Le tribunal de première instance de Sousse ayant rendu, le 6 mars, un jugement en référé interdisant les jeux vidéo en ligne « Blue Whale » (Baleine bleue) et sa version arabe « Mariam », l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI), aurait une solution beaucoup plus efficace que la censure.
Dans une intervention sur les ondes de Shems fm, Jawher Ferjaoui, PDG de l’ATI a expliqué que son agence réfléchit d’abord aux droits et libertés des internautes et éviter des censures sauvages.
Il a notamment annoncé qu’une solution existait. Il s’agit d’un service, baptisé « Ammar Kids » dont la fonction première est la protection des enfants tout en évitant une quelconque censure du net.
Contrôle parental
La solution existe et a même été enregistrée, en date du 6 juin 2017 à l’Institut National de la Normalisation et de la Propriété Industrielle (INNORPI). Techniquement, il s’agit d’un contrôle parental permettant de bloquer certains sites.
Concernant la décision du Tribunal de première instance de Sousse, Jawher Ferjaoui a annoncé qu’il respectait cette décision de justice mais que techniquement, le fait de censurer les jeux incriminés est une affaire bien plus complexe. c’est ce qu’il expliquera au juge lors de l’appel, a-t-il dit !
L’ANSI alerte
Le jeu en ligne « Blue Whale Game » connu aussi sous le nom de « Blue Whale Challenge » ou « Meriem » dans sa version arabe, avait été signalé en décembre 2017 par l’Agence Nationale de la Sécurité Informatique (ANSI).
Malgré l’alerte, on comptabilise déjà cinq victimes en Tunisie. Ce jeu, composé de 50 niveaux (50 jours), appelle les enfants et les jeunes, à la fin de la mission, à se suicider. Ce jeu extrêmement dangereux a été lié à au moins 130 décès d’adolescents à travers la Russie.
Ce dernier consiste en plusieurs défis morbides imposés aux adolescents qui y jouent et notamment à s’automutiler, à regarder des films d’horreur et se réveiller à des heures inhabituelles. Des programmes de surveillance des enfants sur Internet sont d’ailleurs disponibles, note l’ANSI.
5 suicides
En Tunisie, ce jeu morbide, est à l’origine de cinq suicides. Ce dimanche 4 mars, une fillette s’est suicidée à Tataouine. Rien qu’en février, quatre autres enfants se sont suicidés.
Le 26 février dernier à Médenine, un jeune garçon de huit ans a été retrouvé pendu dans sa chambre.
Un enfant de 11 ans est décédé, le 19 février à l’hôpital universitaire de Sahloul des suites de sa tentative de suicide. Originaire de Bouficha, l’enfant avait été découvert par ses parents, pendu dans sa chambre.
Transporté d’urgence à l’hôpital de Sahloul, il a sombré dans le coma avant de succomber à une crise cardiaque. D’après ses parents, il était un adepte du jeu en ligne.
Une adolescente de 14 ans à Monastir et un jeune adepte du jeu à Zaghouan, se sont également suicidés par pendaison
3 enfants sauvés à Ghomrassen
Ce mardi 6 mars, le délégué de Ghomrassen, a révélé, en marge du suicide de la fillette à Tataouine, dimanche 4 mars, que trois enfants ont pu être sauvés de la mort.
Dans la nuit d’hier lundi 5 mars, le staff médical de l’hôpital de Ghomrassen a sauvé un enfant de 12 ans, ayant tenté de se suicider. Après vérification par sa famille, il s’est avéré que le jeu La Baleine Bleue, était installé sur son téléphone.
Selon le délégué de Ghomrassen, deux autres enfants âgés de 11 ans ainsi que deux autres âgés de 11 ans, inscrits à ce jeu ont également pu être sauvés.
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