La production du phosphate à Mdhilla a repris ce samedi 8 août 2020 après une suspension qui aura duré 68 jours soit plus de deux mois en raison des diverses protestations des chômeurs.
Un sit-in qui était instauré a été enfin levé en attendant la réalisation des anciennes revendications relatives au développement et à l’emploi. Ces revendications seront étudiées par le prochain gouvernement.
Il faut rappeler que durant les sept premiers mois de l’année 2020, la production globale de phosphate n’a pas dépassé les 2136 mille tonnes, contre des prévisions tablant sur 3327 mille tonnes.
Selon les indicateurs publiés le 3 août dernier par la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG), l’extraction s’est limitée, jusqu’à fin juillet 2020, au niveau de 3893 mille tonnes, alors qu’il était prévu d’extraire environ 8000 mille tonnes de phosphates durant cette période.
En dépit d’un accord signé lundi 20 juillet avec les protestataires, le transport du phosphate par train avait été à nouveau bloqué à Métlaoui dans le gouvernorat de Gafsa.
Pour rappel, le ministère de l’Energie avait mis, en garde, il y a quelques jours, contre la gravité de la situation de la CPG, et de sa production quasi bloquée au mois de juillet, à cause des sit-in et des protestations sociales.
Il avait appelé les partenaires sociaux à prendre conscience de la gravité de la situation, promettant d’appliquer « vigoureusement » la loi contre « ceux qui provoquent l’arrêt de la production et de transport ».
Du fait de cette situation, le niveau des stocks des usines du Groupe Chimique Tunisien est tombé à son plus bas niveau, obligeant le complexe à arrêter complètement ses unités industrielles.
Face à la détérioration du secteur, le ministère avait rappelé que la perturbation de la production entraînera des dommages directs à la compagnie des phosphates de Gafsa et au complexe chimique, ainsi qu’aux emplois qu’ils fournissent.
Le ministère avait également affirmé que les revendications sociales pertinentes dans la région ne doivent pas masquer la situation d’urgence de la société et la nécessité de faire de son sauvetage une priorité absolue.
Le 10 juillet dernier, le ministre d’État auprès du chef du gouvernement en charge de la Fonction publique, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, Mohamed Abbou avait révélé que le Groupe chimique tunisien (GCT) se trouve désormais dans l’obligation d’importer du phosphate pour pouvoir honorer les commandes de ses clients.
En crise depuis 2011, le secteur du phosphate subit, depuis dix ans , des sit-in à répétition et la production, dans le bassin minier est freinée depuis une décade. Cette année, la production globale du phosphate a baissé de 17% depuis le début de l’année et jusqu’au 5 mai par rapport à la même période de l’année écoulée. C’est l’extraction des phosphates qui a été considérablement affectée par ces crises à répétition.