Mardi 8 décembre 2020, Rym Zoubayer, une jeune fille de 15 ans, débordante d’énergie, se fait happer par le train de la banlieue sud de Tunis – au niveau de la station « Lycée de Radès » – alors qu’elle tentait de monter à bord pour rentrer chez elle. Malgré l’intervention des passagers qui ont réussi à l’extirper de ce piège infernal, Rym se fera amputer des deux jambes à hauteur du genou.
Nous nous sommes, récemment, entretenus avec elle au Centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’a jamais cessé de sourire…
« Je me rappelle de toute la scène. Il était environ 18 heures. Il faisait nuit. Le train arrive de Sidi Rezig. Je cours sur le quai en compagnie de ma sœur pour monter à bord. Comme il y avait un monde fou, je tente de m’agripper à quelque chose.
Soudain, le train repart alors que la portière est encore ouverte. Je perds l’équilibre et tombe entre le quai et le train. Là, j’essaie de ne pas me faire aspirer par les essieux de l’engin. J’ai réussi à sauver mon corps, mais pas mes jambes.
Hamdoullah, je l’ai échappé belle », dit Rym sous le regard ému de Slim son père, Faïza sa mère, Maryem sa jumelle et ses camarades de classe, venus en nombre pour soutenir leur championne.
Car Rym Zoubayer est une volleyeuse de talent, promise à un grand avenir. Comme le dit si bien son père, « l’essentiel est d’aller de l’avant, sans blâmer qui que ce soit. Rien ne nous fait plus plaisir, en ce moment, que de lire les messages de soutien sur les réseaux sociaux ou que quelqu’un vienne rendre visite à notre fille pour lui parler de ses projets ».
Des projets qui laissent rêveur sans pour autant être inaccessibles. Rym compte, toujours, avoir son BAC, faire de brillantes études, exceller au volleyball et pourquoi pas, monter sur la plus haute marche du podium lors d’une compétition internationale. Avec un tel mental d’acier, elle y parviendra sûrement ! Mais actuellement, sa priorité absolue est de pouvoir remarcher un jour.
« Mon seul souhait, à présent, est que Rym porte des prothèses. On ne sait pas, cependant, quand est-ce qu’elle pourra en porter. Toutefois, nous sommes en train de consulter les catalogues pour voir les différents modèles.
D’après ce que l’on peut lire sur les sites spécialisés, les meilleures prothèses sont de fabrication allemande. Les autres s’usent au bout de deux, trois ans », affirme Mme Faïza, une mère au courage exemplaire.
C’est alors qu’arrive Omar M., l’un des meilleurs amis de Rym : « Ses camarades de classe sont à son chevet depuis le premier jour et pour toujours. Mais il n’y a pas qu’eux ! Tout le pays est derrière elle, parce que c’est une battante !
Du lycée au ministère de l’Education, en passant par les artistes et les journalistes, tout le monde s’est mobilisé pour Rym. Même de parfaits inconnus l’ont appelée pour la soutenir ».
Il ne nous reste plus qu’à saluer l’une des filles les plus courageuses qu’il nous ait été donné de rencontrer et de lui souhaiter un prompt rétablissement. Une fille qui a fait de l’espoir sa philosophie, du sourire son armure et de la foi sa force !
A vos bons cœurs chers lecteurs ! Si vous désirez faire un geste pour Rym, voici le relevé d’identité bancaire de sa mère, Mme Faïza Sayehi, cliente à la Banque de l’Habitat : 14017017131702462611.
Mohamed Habib LADJIMI
Tunis-Hebdo du 21/12/2020