Toute une décennie est passée depuis les évènements du 14 janvier. Alors, les Tunisiens espéraient voir leur pays se mettre sur les rails du développement, de la prospérité et du progrès, sauf que dix ans après, leurs revendications sont toujours les mêmes, pire encore, leur pouvoir d’achat s’est manifestement dégradé.
En effet, le bilan de 10 ans de révolution est si maigre, douloureux et décevant qu’on se demande s’il s’agissait vraiment d’une révolution, ou plutôt d’un simple soulèvement populaire ayant mis fin à un régime dictatorial.
Entre crises politiques interminables, situation économique étouffante et désespoir social généralisé, le constat renvoie malheureusement à un contexte conflictuel sur tous les niveaux. 10 ans après, la Tunisie n’a pas pu concrétiser la moindre aspiration sociale, la moindre revendication populaire et n’a toujours pas finalisé son processus démocratique en l’absence de la Cour Constitutionnelle.
Cette situation de blocage dans laquelle est coincée la Tunisie s’explique notamment par l’absence de consensus entre les différents protagonistes politiques qui ont sombré dans les différends politiques et partisans. On se demande d’ailleurs, si la révolution a fait émergé une véritable élite politique capable de prendre les commandes du pays.
Sur le plan économique, le bilan est si maigre. La Tunisie a reculé sur tous les niveaux, et tous les indicateurs sont au rouge. Baisse de la production, secteur énergétique à l’arrêt, absence d’un nouveau plan de développement, bref, l’économie tunisienne peine à décoller.
En tout cas, la révolution semble avoir apporté un air de liberté notamment pour le secteur médiatique, mais en l’absence de consensus politique alors que toute la classe politique refuse de faire prévaloir l’intérêt général du pays, elle renvoie toujours à un sentiment d’inachevé.