Si Ennahdha continue de dénoncer la dissolution du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) et dit craindre pour l’indépendance judiciaire en Tunisie, des sources proches du dossier assurent que le mouvement de Rached Ghannouchi cherchait à avoir la mainmise sur la justice à travers ce conseil.
Hichem Hosni, membre de l’Assemblée constituante et député à la Commission constituante du pouvoir judiciaire, administratif, financier et constitutionnel, a confirmé que le mouvement Ennahdha avait bel et bien imposé la composition mixte du CSM.
A travers ce choix, le mouvement islamiste cherchait à s’y infiltrer dans le but de contrôler la justice, selon ses dires.
Il a ajouté, dans une déclaration relayée sur les colonnes du journal Assabah de ce vendredi 11 février 2022, que lorsqu’Ennahdha avait adhéré à la composition mixte du CSM, il avait une intention préméditée de faire pression sur le pouvoir judiciaire et d’assujettir le juges en infiltrant le conseil.
Notons que c’est la commission constituante du pouvoir judiciaire, administratif, financier et constitutionnel qui était en charge de la préparations des articles constitutionnels relatifs au Conseil supérieur de la magistrature.
Le CSM sera bel et bien dissous !
Présidant le Conseil des ministres du jeudi 10 février 2022, le Chef de l’Etat, Kais Saied, a confirmé que le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) sera bel et bien dissous contrairement à ce qui a pu être affirmé ces dernières jours.
Il a indiqué qu’un décret sera publié pour dissoudre le CSM et le remplacer par un autre conseil, répondant ainsi au « sceptiques » quant à la dissolution du Conseil, a-t-il fait savoir.
Kais Said a déclaré au début du Conseil des ministres : « Qu’il soit clair que ce CSM sera dissous conformément au décret que le Conseil des ministres examinera aujourd’hui. Il sera remplacé par un autre conseil », a-t-il notamment dit aux ministres.
« L’actuel Conseil Supérieur de la Magistrature dans sa version actuelle est fini ! », a lancé Kais Saied.