Il s’agit certes du plus lourd dossier de corruption dans l’histoire de la Tunisie. Comme attendu, la Banque Franco-tunisienne a finalement a fait faillite et sa liquidation judiciaire est engagée.
C’était attendu depuis le 10 février dernier, lorsque le chef de l’Etat a donné son aval à la Banque Centrale pour liquider cette banque en faillite.
La liquidation judiciaire est la procédure mise en place lorsqu’un débiteur – souvent une entreprise – n’est à la fois plus en capacité d’honorer ses créances et se trouve dans le même temps dans une situation qui ne permet pas d’espérer un rétablissement.
A ce titre, elle intervient souvent lorsque la procédure de redressement judiciaire n’a pas produit les résultats escomptés ou n’est pas/plus envisageable.
Contrairement au redressement judiciaire, la liquidation met fin définitivement à l’activité de l’entreprise.
Il s’agit selon les observateurs de la scène nationale d’une décision politique visant à mettre fin définitivement à ce scandale de corruption. Sauf qu’une telle manœuvre pourrait contribuer à l’effacement de l’ardoise de corruption au sein de cette banque et pourrait sauver les hommes d’affaires corrompus qui ont bénéficié de prêts sans droit auprès de la BFT causant sa faillite.
Hier la Banque Centrale qui a annoncé officiellement la liquidation de la BFT explique que « le passage au processus de liquidation n’interrompra pas les procédures de recouvrement des créances qui vont être poursuivies par le liquidateur par toute voie de droit ou à l’amiable sous le contrôle du tribunal pour maximiser le produit net de la liquidation et garantir le droit des créanciers de la BFT ».
Dans ce sens le site d’investigation African Intelligence indique que « la tentative de Kaïs Saïed de clore l’affaire BFT hors du giron du Cirdi ne déparera pas de ses positions souverainistes. En revanche, elle contredit son volontarisme affiché sur la lutte anti-corruption.
La disparition de la BFT risque en effet d’acter définitivement l’impossibilité de recouvrer ses quelque 3 milliards de dinars de créances en difficulté, dont 700 millions de dinars de prêts accordés sans garantie à des hommes d’affaires proches du régime Ben Ali ».
Il faut rappeler que la BFT constitue le plus lourd dossier de corruption dans l’histoire du pays. La Tunisie avait été condamné à plus de trois milliards de dinars au profit du groupe qui avait racheté cette banque.