
Le président de la République, Kais Saied s’est entretenu, ce vendredi 15 avril 2022 au palais de Carthage avec la ministre de la Justice, Leila Jaffel avec pour principal sujet l’affaire des députés impliqués dans ce qui est désormais appelé « le complot contre la sûreté de l’Etat ».
Le fonctionnement de la justice a été au centre de cette rencontre, qui a vu le Chef de l’Etat critiquer l’inaction du parquet concernant ce qu’il a qualifié de « tentative de coup d’Etat », selon l’enregistrement vidéo de l’entretien publié sur la page officielle de la présidence de la République.
« Des individus ont perpétré une tentative
de coup d’Etat, sans qu’ils soient arrêtés »
Le président a déclaré que « des individus ont perpétré une tentative de coup d’Etat, sans qu’ils soient arrêtés », estimant que le ministère public devrait prendre les mesures nécessaires suite à l’annonce de la création d’un parlement et d’un gouvernement de Salut national par des personnes résidant à l’étranger.
Lors de cet entretien avec le ministre de la Justice, le président a critiqué le report, sine die, par un certain nombre de juges, de l’examen de certains dossiers.
Le chef de l’Etat a mis l’accent sur la nécessité de l’indépendance du « pouvoir judiciaire et l’impératif d’appliquer la loi à tous sur un pied d’égalité », selon un communiqué publié par la présidence de la République.
Instruction ouverte contre les députés impliqués
Dans un communiqué publié, hier, le service d’information a indiqué que le doyen des juges d’instruction au parquet a été chargé de cette affaire sachant que les enquêtes sur l’affaire, ouvertes sur ordre de la ministre de la Justice, ont été achevées et l’affaire a été soumise la brigade nationale antiterroriste.
Le 1er avril, la brigade antiterroriste a convoqué sept députés dans le cadre de cette affaire, dont le président et du Mouvement Ennahdha et du Parlement dissous Rached Ghannouchi.
Tous ces députés convoqués faisaient partie des 116 députés ayant voté pour un projet de loi annulant les dispositions et les décrets présidentiels annoncés après le 25 juillet et devraient faire l’objet d’une enquête pour organisation de bande visant à comploter contre la sûreté de l’Etat.
Le chef de l’Etat a estimé que la tenue d’une plénière à l’ARP suspendue constitue un coup d’Etat avorté, promettant de poursuivre les responsables devant la Justice.