Amnesty International a appelé les autorités tunisiennes à retirer l’arrêté ministériel sanctionnant les médecins et les agents de santé qui font des déclarations non autorisées sur la situation épidémiologique en Tunisie.
La demande d’Amnesty International intervient après que le ministère de la Santé a fixé une liste spécifique de représentants du secteur de la santé autorisés à faire des déclarations dans les médias ou sur les réseaux sociaux concernant l’épidémie.
Ceux dont les noms ne sont pas mentionnés dans la liste seront sanctionnés s’ils parlent aux médias ou publient sur les réseaux sociaux sans autorisation préalable.
Amna Guellaly, directrice adjointe du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à Amnesty International, a estimé que cette directive ministérielle est une tentative flagrante des autorités tunisiennes d’imposer un contrôle aux agents de santé et de faire taire les détracteurs de la politique gouvernementale de lutte contre le coronavirus.
« Les agents de santé ont mis leur santé et leur vie en danger pour aider les autres, et maintenant les autorités tunisiennes leur rendent la pareille avec une censure flagrante. Comme tout le monde, leur droit à la liberté d’expression doit être protégé », souligne l’organisation.
Sur cette base, le ministère a averti que toute interaction des cadres et agents avec les médias et les réseaux sociaux est soumise exclusivement et au préalable à une autorisation.