Qui a installé les barrières de sécurité au niveau de la place du Bardo en face du siège de l’Assemblée des représentants du Peuple (ARP) ? La question est anodine mais elle reste sans réponse.
Il y a de quoi être surpris surtout lorsqu'on apprend que cette décision que ni la municipalité du Bardo ni même le ministère de l'Intérieur n'ont donné l’ordre de mettre en place ces barrières.
Deux centres de décisions qui ne sont ni à l'origine de cette décision ni au courant ! Il y a de quoi s'inquiéter notamment lorsque le maire du Bardo déclare ignorer l’origine de cette décision d’autant plus qu’il n’a pas été concerté.
Pourtant il n'est pas étonnant que des barrières aient été placées alors que se prépare en coulisses un grand sit-in qui devrait se tenir devant le siège de l'ARP, "Errahil 2", à partir du 1er juin 2020 et qu'une campagne appelant à la dissolution du Parlement, a été lancée.
La présence de ces barrières devient dès lors justifiée. Mais alors qui a donné l'ordre de les placer ? Où est passé l'Etat ? Qui est au courant ? Apparemment, personne n'est au courant de l'installation de barrières au Bardo, autour du siège de l'ARP.
Il s'agit là d'un exemple frappant de l'effritement du pouvoir de décision, de la multiplicité des centres de décision. Il s'agit du revers de la médaille d'une décentralisation loin d'être au point.
Au passage, la polémique suscitée la récente décision du maire du Kram, Fathi Laâyouni, de créer un fonds dédié à la collecte de la zakat, est un autre exemple de cette déficience qui domine actuellement la vie politique.
Ces barrières sont, en fait, "un autre exemple frappant de l'inconsistance de l'Etat et de l'incapacité du gouvernement" puisqu'on ne sais plus qui fait quoi et que les deux premiers concernés, la municipalité et l'Intérieur, ne sont pas au courant de ce qui se passe autour de l'ARP !