Réservations de fin d’année : L’escalade en France profitera-t-elle à la Tunisie ?

Réservations de fin d’année : L’escalade en France profitera-t-elle à la Tunisie ?
Tunis-Hebdo
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« Cela resterait dans la limite des sièges disponibles dans nos compagnies aériennes et du nombre de lits dans les hôtels, assure Khaled Fakhfakh », président de la FTH.
Les violentes manifestations des « Gilets jaunes » à Paris font des remous dans les milieux du tourisme français qui craignent, à juste titre d’ailleurs, que l’escalade ne soit fatale à leurs activités à l’approche des fêtes de fin d’année.
Une baisse des réservations de 20%
Restaurateurs et hôteliers constatent déjà des baisses de réservations. Lundi 3 décembre, à la sortie d’une réunion avec les professionnels du secteur, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a confirmé une baisse de 20% des réservations hôtelières. Marcel Bénezet, président du Syndicat national des hôteliers restaurateurs, cafetiers, traiteurs (Synhorcat), s’est montré plus alarmiste dans ses propos, déclarant qu’«On aura du mal à s’en remettre». Roland Héguy, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), va plus loin dans ses prévisions et considère les fêtes de Noël comme « compromises, voire fichues ». Ces événements sont d’autant plus cruels pour la profession qu’ils interviennent après un travail de fond réalisé par le gouvernement et les professionnels pour redorer l’image de la France après les attentats de 2015 qui avaient fait chuter les fréquentations touristiques. Grâce à la clientèle étrangère, la ville de Paris a compté, au premier semestre 2018, 17,1 millions d’arrivées hôtelières.
Une aubaine pour la Tunisie !
Le mouvement des « Gilets jaunes » peut-il profiter à la Tunisie ? Slim Chakroun, un hôtelier à Hammamet, pense que « la clientèle de fin d’année est différente de celle que nous accueillons habituellement, en ce sens qu’elle choisit, dans la plupart des cas, des destinations lointaines pour les fêtes de fin d’année comme l’Amérique et les Caraibes ou, à forte raison, l’Egypte profitant, en outre, des compagnies low cost. La situation qui prévaut actuellement à Paris est exceptionnelle et que les professionnels du tourisme, qu’ils soient français ou d’ailleurs, n’ont pas prévue. Il faudrait, sans doute, attendre quelque temps encore pour savoir quel comportement le touriste va-t-il avoir par rapport à ces événements. On peut espérer qu’à la dernière minute les touristes choisiront une autre destination, et pourquoi pas la Tunisie. » Khaled Fakhkakh, président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), pense, quant à lui, que « l’éventualité que notre pays accueille des touristes fuyant la France, resterait dans la limite des sièges disponibles dans nos compagnies aériennes et du nombre de lits dans les hôtels. Il faut savoir qu’il y a des hôtels qui ferment en hiver. Les deux soucis majeurs pour nous sont donc : la disponibilité des sièges à Tunisair, Nouvelair et les autres compagnies, mais également la disponibilité des lits dans les hôtels avec la qualité de service que requiert cette clientèle. Mais au-delà de cette question relative à la disponibilité, notre industrie touristique a besoin que les professionnels et les responsables du secteur s’assoient autour d’une table et discutent des vrais problèmes qui freinent son essor. Nous insistons, à ce titre, sur l’Open Sky sans lequel nous ne pouvons pas atteindre le palier que nous visons. La Tunisie renferme des sites extraordinaires, à l’image de Tozeur, entre autres, que nous exploitons peu ou prou. Nous avons un potentiel énorme qui n’attend que des décisions courageuses pour être mis à profit à bon escient ».

Chahir CHAKROUN Tunis-Hebdo du 10/12/2018




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