Le guichet unique de l’API, un guichet inique

Le guichet unique de l’API, un guichet inique
Édito
print



Durant des années, le rez-de-chaussée du building de l’API, qui donne faussement sur l’avenue Mohamed V, a fait office de guichet unique pour la constitution des sociétés. Il ne s’agissait pas d’un vrai guichet unique mais plutôt d’un rassemblement des différents bureaux des administrations concernées. Il faisait quand même l’affaire et hormis certains caprices, nous arrivâmes à créer des sociétés en 48 heures. La période post-révolutionnaire a connu certains dysfonctionnements : des imprimantes qui manquent d’encre, des ruptures de stocks d’imprimés ou de papier A4 format standard, mais ça fonctionnait tant bien que mal et on arrivait, avec un peu de chance et beaucoup de courage, à créer des sociétés en 72 heures. Voilà que maintenant, on a voulu booster le processus dans le cadre de la nouvelle loi de l’investissement et à la lumière de l’appel de Youssef Chahed pour se soulever pour la Tunisie. Ainsi, le guichet unique est devenu vraiment unique, avec un interlocuteur unique qui reçoit et gère le dossier de constitution. Fini donc le "vadrouillage" entre les différents desks, finie la perte de temps et les queues inutiles. Avec ce changement "smart", on a réussi à ramener le délai de constitution de 72 heures à 10 jours, qui dira mieux ? Depuis que l’API a "raccourci les délais", ça va plus vite en passant par les différentes administrations. Puis une autre mesure "not less smart", selon laquelle après qu’on dépose la déclaration d’investissement à la rue de Syrie, on doit se déplacer à la cité olympique pour vérifier le nom de la société chez l’Innorpi. On ose encore l’appeler guichet unique, histoire le préserver les bonnes traditions. Ne manquant pas de créativité, la dernière nouvelle serait au niveau du registre de commerce : les copies de patente et de déclaration d’existence doivent être certifiées conformes au bureau de contrôle territorialement compétent. Histoire de consacrer la décentralisation peut être ! Faut-il rouspéter contre ce bazar ? Oui bien sûr, sinon qu’allons nous faire de notre jeune démocratie ? Sauf que le premier responsable du guichet unique suit le rez-de-chaussé à partir du 4ème étage, il manque terriblement d’empathie et de capacité de communication, son second ne décroche pas le téléphone depuis plus de cinq jours.

Anis Wahabi




Commentaires

Ain Drahem : Malheureux, ces enfants vendent de la joie aux visiteurs !

Précédent

Chroniques des années de cendre : Un décret révolutionnaire face à une administration de génie

Suivant