Tunisie : Près de 64.000 recrutements sans concours dans la fonction publique

Tunisie : Près de 64.000 recrutements sans concours dans la fonction publique
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Selon un rapport réalisé par l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES), à peu près 63.768 personnes ont été recrutées dans la fonction publique sans passer le moindre concours. Les chiffres publiés dans la soirée du lundi 15 janvier indiquent que 6839 personnes ont rejoint la fonction publique dans le cadre de l’amnistie générale, 2929 blessés de la révolution et membre des familles des martyrs de la révolution et près de 54.000 travailleurs de chantier. Tous sans concours.
Recrutement dans la fonction publique en Tunisie
Selon un rapport de l’Observatoire Tunisien de l’Economie publié en août, l'évolution des effectifs au sein de la fonction publique tunisienne pourrait être analysée en trois phases distinctes :
  • La première phase se rapporte à la période de l’avant 14 janvier 2011, où l’administration embauchait en moyenne 7500 personnes par an. Ces recrutements se faisaient pratiquement en fonction d’une loi-cadre qui précise les besoins de l’administration en termes de ressources humaines chaque année.
  • La deuxième phase concerne la période qui s’étale de 2011 à 2013. Cette phase peut être considérée comme la plus prolifique puisque l’administration a, en quelque sorte, été une politique pour réduire le chômage, réduire les tensions sociales et politiques mais a aussi servi à la Troïka d’intégrer pas mal de leurs disciples dans les rouages de l’administration. Autrement dit, les recrutements ont explosé dans la fonction publique avec une moyenne de 22200 personnes par an. Cette explosion d’embauche a été promue à travers la politique de « Go & Stop », promue par Taoufik Rajhi .
  • Après cette phase « Go », la phase « Stop » a été entamée dès 2014. Ainsi, et à partir de cette date, l’Etat a quasiment suspendu les embauches, et a même réduit le nombre d’emplois en 2015. Il est à noter que cette phase de « Stop » a coïncidé avec l’Accord de confirmation signé en 2013 avec le FMI.
Une main d’œuvre non qualifiée, selon le FMI
«La hausse des recrutements dans la fonction publique et les rémunérations excessivement élevées, ont été suivies par un repli de 10% de la productivité de ce secteur entre 2010 et 2015, révèle un rapport élaboré récemment par le Fonds Monétaire International. En effet, le rapport tacle notamment les compétences et les qualifications des personnes recrutées indiquant qu’il s’agit « d’une main d’œuvre non qualifiée ». Toujours selon le FMI, l'accélération du rythme de la hausse de la masse salariale en Tunisie depuis 2011 est la principale raison de la crise de la finance publique en Tunisie, souligne encore le rapport. Notons que la masse salariale évaluée à 10% en 2010 a atteint 14.1% du PIB en 2016.



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