La Tunisie doit faire preuve de plus de rigueur, selon le FMI

La Tunisie doit faire preuve de plus de rigueur, selon le FMI
National
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Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) effectue une mission en Tunisie en vue d’évaluer les progrès économiques et discuter avec les autorités tunisiennes de l’état d’avancement des réformes engagées pour dynamiser l’économie tunisienne. Le dernier rapport du FMI, publié en juillet, indique que l’économie n'est pas en train de suivre le rythme de la transition démocratique dans le pays, et propose une série de mesures afin d'améliorer les résultats budgétaires:
  • développement de l’administration fiscale
  • réduction volontaire de l’effectif dans la fonction publique
  • réforme globale des retraites pour limiter les transferts à la sécurité sociale à 0,5% du PIB en 2018
  • renforcement de la performance des entreprises publiques
  • réforme des subventions.
  • amélioration des opérations de politique monétaire pour assurer une meilleure transmission de la politique monétaire à l’économie réelle.
Une économie fragile
Selon le rapport du FMI, la transition politique de la Tunisie a avancé, mais le mécontentement et les tensions sociales restent élevés et l’économie reste fragile dans un environnement sociopolitique complexe. Les investissements sont toujours affectés par les difficultés structurelles, le taux de change réel surévalué et la confiance faible après les attaques de 2015. La transition économique de la Tunisie nécessite donc, selon le rapport, une migration du secteur public vers un secteur privé compétitif en tant que moteur principal de la croissance et de la création d’emplois.
La flexibilité de change
Le FMI recommande une grande flexibilité du taux de change et un resserrement de la politique monétaire afin d'améliorer le déficit du compte courant externe, atténuer les pressions inflationnistes et augmenter les réserves en devises. Il préconise également des mesures visant à renforcer la santé financière des caisses de sécurité sociale et à créer des filets de sécurité sociale mieux ciblés pour maintenir une protection sociale adéquate et aussi des progrès accélérés avec des réformes structurelles complètes en vue de soutenir une croissance plus élevée et plus inclusive. Un effort d’ajustement plus fort et davantage de financement seront nécessaires selon le FMI. Compte tenu d’une croissance plus faible et des déficits plus élevés, l’effort d’ajustement jusqu’en 2020 devra être plus ambitieux pour maintenir la stabilité macroéconomique. Les résultats budgétaires par rapport au mois de mars indiquent que les cibles restent réalistes. En outre, les autorités ont identifié des mesures d’urgence, y compris une réduction des dépenses de 0,4% du PIB, au cas où des transferts plus importants que prévus à la pension des fonds sont nécessaires.
Réduction durable du déficit
Il est nécessaire, selon le FMI de démarrer une réduction durable du déficit en 2018. “Une importante batterie de mesures réduirait le déficit global à 5,4% du PIB de 5,9% en 2017, et le sous-jacent déficit structurel à 4,3% du PIB de 6,1% en 2017 “. Des mesures sont aussi nécessaires pour améliorer l’équité en élargissant l’assiette fiscale, en augmentant les taux de TVA sur les services des professions libérales et l’augmentation des assises sur les biens et les services consommés de manière prédominante par les ménages à hauts revenus. La mission du FMI a souligné la nécessité de cibler les bénéfices financiers, plutôt que les transactions et éviter un impact négatif des impôts des activités financières sur le développement financier.
Une transition économique retardée
L’accroissement durable de l’emploi et du niveau de vie de la jeune population tunisienne ne sera possible qu’en transformant le modèle économique du pays, estime le FMI. Un modèle qui repose sur des niveaux élevés de consommation publique, une charge salariale insoutenables et des subventions à réviser. Afin de réaliser les objectifs assignés à la Tunisie, dont la garantie de la viabilité des retraites, la protection des ménages vulnérables, tout en accélérant les réformes destinées à améliorer la gouvernance et la promotion d’une croissance génératrice d’emplois tirée par le secteur, il faut mettre en place des systèmes juridiques et réglementaires efficaces qui ne limitent pas la concurrence et ne découragent pas l’activité formelle du secteur privé. Selon le rapport du FMI, les autorités ont déjà agi pour contenir, bien qu’à un niveau élevé, le déficit budgétaire en 2016 et arrêter sa croissance en 2017.



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