Après des graffitis contre Nidaa Tounes à Sfax, poursuites judiciaires contre son auteur présumé Taoufik Salhi

Après des graffitis contre Nidaa Tounes à Sfax, poursuites judiciaires contre son auteur présumé Taoufik Salhi
National
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Taoufik Salhi, 31 ans, a été maintenu en détention du 6 au 11 novembre à Sfax. Il est accusé d' "atteinte aux bonnes moeurs, insulte par écrit et incitation à la haine", pour avoir écrit "Béji Kalb, Nidaa Kleb". Cependant, M. Salhi nie avoir écrit quoique ce soit contre le président du parti Nidaa Tounes, Béji Caid Essebsi. Une mobilisation des habitants de son village, Gargour, a été faite pour sa libération. Après six jours de détention, il a été libéré. Le lundi 17 novembre, il devra comparaître devant le juge. Taoufik Salhi accusé d'avoir écrit "El Béji est un chien, Nidaa sont des chiens"  D'après un procès-verbal (publié sur le net) datant du 6 novembre  de la brigade d’investigation et des recherches de la Garde nationale de Mahrès à Sfax, Taoufik Salhi a écrit sur les murs de magasins, de l'école primaire et de la poste de la délégation : "El Beji kalb (est un chien)'', "Nouvelle révolution contre Nidaa" et "Nidaa sont des chiens", dans le village de Gargour.

La Garde nationale a découvert que l'auteur de ces graffitis s'appelait Taoufik Salhi. Une convocation lui a donc été envoyée le 5 novembre pour s'expliquer. "M. Salhi s'est rendu au poste de la brigade très en colère, niant sa relation avec ces écrits. Il lui a été notifié de respecter autrui et les lois. Puis, il a été relâché", lit-on dans le PV. Le lendemain, la brigade s'est aperçue qu'une copie de la convocation a été publiée sur des pages Facebook, notamment sur celle de "Sawt el thawra - Sfax", avec d'autres écrits.

Détention de Taoufik Salhi D'après le PV, après consultation de M. Habib Bouaziz, procureur-adjoint de la République auprès du tribunal de première instance de Sfax 2, M. Salhi a été arrêté pour interrogatoire puis gardé en détention. Lors de son interrogatoire, Taoufik Salhi a déclaré qu'il ne donnerait des déclarations que devant le procureur de la République ; il a refusé de signer le PV. Il a été mis en détention le 6 novembre et libéré le 11 novembre. Taoufik Salhi : "Je n'ai rien écrit sur les murs" Nous avons contacté Taoufik Salhi, qui nous a affirmé qu'il n'a rien écrit sur les murs : "Ce sont les gars du quartier qui ont écrit des choses comme "RCD dégage", "Bajbouj dégage". Moi je n'ai fait que parler mais je n'ai insulté personne, je disais qu'il ne faudra pas qu'on revienne en arrière, au temps de l'RCD, qu'il fallait faire attention contre eux et que notre loyauté ne devrait être que pour la Tunisie", explique-t-il.

"Tout a commencé avec la visite de Abdelwaheb Maater (politicien du parti CPR) dans notre village ;  c'était le dimanche, 2 novembre. Il n'avait pas la possibilité d'organiser une réunion, et je l'ai accueilli avec les gars du quartier dans mon studio de photographie pour parler. Après, des gens sont venus poser des questions pour connaître les raisons de la visite de Maater", raconte M. Salhi.

Le mardi 4 novembre, des agents sont venus chez lui, vers 10 h du soir, pour lui donner une convocation : "Ils sont revenus après, vers 11 h du soir, pour me dire qu'il faudra aller au poste de la délégation de Mahres et non pas à Agareb", dit-il. Le mercredi, M. Salhi s'est rendu au poste de la brigade à Mahres."Dès mon entrée, l'un d'eux m'a dit : "alors comme ça tu dis "Bajbouj dégage" ?" Ils me parlaient rudement, et ils m'ont dit de ne pas m'immiscer dans la politique (Lawah alik mel siyassa). Je leur dis qu'il y a des lois, que je suis libre, sans insulte, et qu'ils devraient voir la chaine Ettounssia TV qui traite Marzouki de "Tartour". Pourquoi je serais moi accusé ? J'ai refusé de parler et j'ai dit que je ne le ferai que devant le procureur de la République. J'ai refusé de signer aussi." Vers 16h, Salhi est rentré chez lui, sans avoir été violenté, et le lendemain, 6 novembre, la brigade est passée au studio de M. Salhi. Il a été détenu le premier jour au poste de police de "Chafaraa" et les cinq autres jours à la prison de Sfax, après avoir rencontré le procureur auprès de qui il a dû se justifier au sujet de son appartenance politique.       Mobilisation à Gargour Une mobilisation a été faite à Gargour par des habitants qui ont soutenu Taoufik Salhi. Cependant, ce dernier devra comparaître devant le juge à Sfax, le 17 de ce mois pour "atteinte aux bonnes moeurs, insulte par écrit et incitation à la haine".



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