Législatives : La Mission de la Francophonie relève les difficultés rencontrées par les électeurs analphabètes pour voter

Législatives : La Mission de la Francophonie relève les difficultés rencontrées par les électeurs analphabètes pour voter
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Lors d’une conférence de presse, tenue ce mardi 28 octobre à Tunis, la Mission de la Francophonie a salué "la bonne tenue des élections législatives en Tunisie le 26 octobre 2014, qui confirme la rigueur et le professionnalisme des acteurs tunisiens impliqués dans le processus électoral, déjà observés par la Francophonie lors des premières élections démocratiques de 2011". « La réussite de ces élections est d’abord la réussite des Tunisiennes et des Tunisiens: celles et ceux qui ont voté, qui ont travaillé avec sérieux dans les centres et bureaux de vote, qui ont suivi le processus électoral comme observateurs de la société civile », a déclaré Ahmed Ould Abdallah, chef de la Mission et ancien Ministre des affaires étrangères et de la coopération de Mauritanie. Concernant les opérations de vote proprement dites, la mission de la Francophonie, dont les membres se sont déployés dans 13 circonscriptions sur le territoire tunisien, constate la bonne organisation du scrutin que reflètent en particulier :
  • La bonne connaissance et la maitrise par les membres des bureaux de vote des règles et procédures électorales, dont le sérieux a permis un déroulement transparent et généralement efficace des consultations ;
  • Une organisation logistique et matérielle des scrutins satisfaisante, caractérisée par l’établissement d’un nombre approprié de bureaux de vote, la disponibilité de l’ensemble du matériel électoral, le respect global des horaires d’ouverture et de clôture des bureaux ainsi que le respect du secret du vote ;
  • Le calme et la sérénité générale qui ont marqué le déroulement de l’élection, grâce notamment au comportement discret et efficace des forces de sécurité intérieure et des forces armées tunisiennes qui ont joué un rôle essentiel pour la sécurisation du processus ;
  • La mobilisation massive des organisations de la société civile dont les observateurs nationaux ont œuvré avec professionnalisme et efficacité tout au long du processus, en Tunisie comme à l’étranger.
La Mission de la Francophonie a noté quelques difficultés et dysfonctionnements lors du déroulement des opérations de vote sur le territoire tunisien. Il s’agit en particulier :
  • Des difficultés rencontrées par certaines catégories d’électeurs, notamment les plus âgées et celles n’étant pas en mesure de lire et d’écrire, pour exercer en toute connaissance de cause leur droit de vote ;
  • A l’exception des deux principales formations politiques, la faible présence dans les bureaux de vote des délégués des autres listes candidates ;
  • Le manque de proximité des représentants des listes candidates et des observateurs dans les bureaux centraux ne leur permettant pas de suivre correctement les opérations de compilation des résultats ;
  • Des cas isolés de tentatives d’influence de vote, le jour des scrutins, observés par certains membres de la Mission ou relayés par plusieurs organisations d’observation nationales.
De manière plus générale, et sur la base de ses échanges réguliers avec les autres missions d’observation, en particulier avec plusieurs associations tunisiennes d’observation électorale, la Mission de la Francophonie a pris bonne note des remarques effectuées sur l’ensemble des circonscriptions nationales et de l’étranger. Elles nourriront les réflexions, conclusions et recommandations que la Mission rédigera dans son rapport final. Afin de contribuer à la consolidation du cadre électoral en Tunisie et remédier aux quelques difficultés observées durant le processus, la mission recommandera notamment :
  • La pérennisation et la révision régulière de la liste électorale, notamment en respectant le caractère volontaire, sécurisé et personnel de l’enregistrement ;
  • Le développement des campagnes d’information et de sensibilisation à la fois sur l’enregistrement des électeurs, ainsi que sur les enjeux des scrutins ;
  • L’adoption de nouvelles mesures pédagogiques et de soutien pour les personnes analphabètes, qui, tout en maintenant les garanties actuelles d’intégrité du vote, contribuent à une meilleure expression de leur choix électoral ;
  • L’ajustement du cadre légal pour améliorer l’opérationnalité des règles de financement et de fonctionnement des partis politiques et des campagnes des candidats.
Cette Mission a mobilisé une vingtaine d’observateurs de haut niveau (parlementaires, responsables d’institutions électorales, juristes, experts, etc.) issus de 15 pays francophones, déployés sur l’ensemble du territoire national. Durant son séjour en Tunisie, la Mission de la Francophonie s’est entretenue avec plusieurs candidats et représentants de formations politiques engagées dans le processus électoral, des acteurs de la société civile et du secteur des médias, des représentants des institutions impliquées dans l’organisation, le déroulement et le contrôle de l’élection, ainsi qu’avec les autres missions internationales d’observation et les Ambassadeurs des Etats et gouvernements membres de la Francophonie représentés en Tunisie.



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