Polémique après l'annonce de l'octroi de l’exploitation des sites archéologiques à des privés

Polémique après l'annonce de l'octroi de l’exploitation des sites archéologiques à des privés
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Le ministre de la Culture, Mourad Sakli, a annoncé que des discussions sont en cours pour permettre l’exploitation des sites archéologiques par des sociétés privées, surtout face à la difficulté de l’Institut national du Patrimoine (INP) de couvrir tous ces sites. «Nous discutons de la possibilité d’octroyer des concessions, comme il se fait dans le monde entier, au profit d’investisseurs privés», a-t-il déclaré, hier, au micro de Jawahara FM. Ces concessions s’étaleront sur une période de 25 à 30 ans, et l’Etat touchera une partie des bénéfices a-t-il précisé. «Il y aura un cahier des charges précis permettant à l’INP d’effectuer un contrôle scientifique sur ces concessions, a-t-il poursuivi. Ces projets doivent avoir un objectif culturel ou artistique. Il faut, aussi, qu’ils aient un rendement économique et qu’ils participent au développement de la région». Mourad Sakli a cité, dans ce cadre, les cas de l’Italie et de l’Espagne où des sociétés privées s’occupent de certains sites historiques. «Ces sociétés valorisent ces sites, notamment en mettant en place des sites web ou en vendant des produits ayant un lien avec ces lieux», a-t-il dit. D’après le ministre de la Culture, ceci favorisera l’émergence de toute une politique de développement et de marketing «qui permettra le rayonnement du lieu historique et de la région» et encouragera le tourisme culturel, tout en s’assurant de la protection des sites archéologiques puisque «du moment que des responsables s’en occupent, aucun ne le dégradera». «Je sais bien qu’il y aura des réactions négatives, que ce soit de la part des fonctionnaires de l’INP ou de l’Agence de Mise en valeur du patrimoine et de Promotion culturelle (AMVPPC), a déclaré Mourad Sakli. Mais je ferais ce qui est dans l’intérêt de la communauté nationale». La Cathédrale de Carthage, à titre d'exemple, est un lieu géré par un privé. Celle-ci n'entre pas, bien entendu, dans le circuit décisionnel du ministère de la Culture. Elle n'est pas gratuite tous les premiers dimanches du mois comme c'est le cas pour les autres sites et musées ! Les agents de l'AMVPPC protestent ! Suite à cette déclaration du ministre de la Culture, le personnel de l'Agence de Mise en valeur du patrimoine et de Promotion culturelle ont protesté, aujourd'hui, devant le siège de l'agence, contre la possibilité d'octroyer l'exploitation des sites historiques à des sociétés privées. Ils réclament, aussi, plus d'éclaircissements quant à cette annonce faite par Mourad Sakli, ainsi qu'au sujet de l'avenir de l'AMVPPC.



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