Le juge Ahmed Souab : A défaut du père... on agresse le fils

Le juge Ahmed Souab : A défaut du père... on agresse le fils
National
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Le juge Ahmed Souab, juge au Tribunal administratif, est un nom incontournable dans le monde du droit administratif et depuis un moment, son nom est désormais connu du grand public qui semble beaucoup apprécier ses interventions télévisées particulièrement magistrales. Interpellé maintes fois sur des questions de droit touchant aux fonctionnements de l'ANC et des autres institutions nées de la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics, le juge en question, avec une précision de chirurgien et une pédagogie remarquable, arrivait toujours à rendre un argumentaire parfait et accessible pour le public des non-initiés. Connu pour ses engagements progressistes du temps où il était étudiant, puis surtout reconnu comme un juge des plus indépendants dans la plus indépendante de nos institutions judiciaires du temps de la dictature, ses dernières apparitions télévisées semblent avoir beaucoup irrité le parti Ennahdha , notamment le député Ameur Larayedh, qui lui a fait récemment le reproche de se départir de son droit de réserve. Rappelant à ce dernier que conformément à la loi, le juge est en mesure de sortir de sa réserve dès que l'indépendance de la justice ou une des libertés est mis en cause, Ahmed Souab n'a pas manqué en cette occasion de relever qu'il voyait dans les sous-entendus du dirigeant nahdhaoui une accusation à peine dissimulée de parti pris de type partisan.Le sieur Ameur Larayedh dont les démêlés et les polémiques avec les journalistes sont devenus une seconde nature chez lui est aussi soupçonné d’être une espèce de donneur d'ordre aux éléments les moins contrôlés d’Ennahdha, ces derniers ayant la mission de mener des expéditions punitives contre les personnages les plus critiques vis à vis de leur parti. Comme à l'accoutumée, son attaque en règle contre le juge Souab n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd et c'est le fils du juge, Saeb, étudiant à la faculté des sciences juridiques de l'Ariana qui en sera la victime. En effet, ce dernier vient d'être puni à la place de son père en recevant une bastonnade de la part d'un élément radicalisé répondant du nom de Wassim Ben Othman (fréquentant la même institution) et qui, après lui avoir assené deux coups dans le visage et fracassé le nez, a fini par lâcher une 'attendrissante dédicace “ le premier coup de poing c'est pour toi, l'autre c’est pour ton père “ .... L'auteur de l'agression a été arrêté. Mais ses amis ont rappliqué à la faculté des sciences juridiques pour exiger sa libération immédiate, ajoutant ainsi de la tension dans une institution déjà en plein mouvement protestataire de la part des étudiants et quasi paralysée depuis un moment.



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