Le mystère du Omda qui aurait fait fuir Ben Ali : les propos de Rachid Ammar mis en doute par Mohsen Ben Hamed

Le mystère du Omda qui aurait fait fuir Ben Ali : les propos de Rachid Ammar mis en doute par Mohsen Ben Hamed
National
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Lors de son intervention télévisée, lundi soir, le Général Rachid Ammar a abordé de nombreux points importants ayant un rapport avec les événements du 14 Janvier. Entre ce qui s’est passé avant et après la fuite de Ben Ali, le chef d’Etat-major des trois armées a apporté quelques éclaircissements mais a également donné un aperçu de sa version des faits sans toutefois lever complètement le voile sur la manière dont se sont déroulés les événements. Ici, il est directement question des propos mystérieux du Général concernant le Omda de Bouchebka, localité frontalière du Gouvernorat de Kasserine, et son implication lors des événements qui se sont déroulés lors de la fameuse journée du 14 Janvier 2011. Des propos qui ont suscité beaucoup d’interrogations dans la mesure où, selon Rachid Ammar, lesdits événements ont débuté de Bouchebka, sur la frontière tuniso-algérienne à 07H15 du matin pour s’achever à l’aéroport militaire de l’Aouina vers 17H45 avec la fuite de l’ex-président Ben Ali. Reste que les paroles du Général Ammar sont restées inexpliqués et les Tunisiens sont restés sur leur faim, ne voyant pas la relation qu’il y aurait pu avoir entre Bouchebka, son Omda, Ben Ali et sa fuite, Rachid Ammar ayant préféré garder le secret – un de plus – à propos de cette journée si particulière qui a changé la donne de tout un pays. Notre correspondant à Kasserine, Chadi Gharsalli est allé à la rencontre du Omda en question, hier. Un Omda dont les faits et gestes de ce jour de janvier 2011 vont faire couler beaucoup d’encre. Mais le plus surprenant est que le Omda Mohsen Ben Hamed a lui-même été surpris par les propos du Général Rachid Ammar et n’a pas compris comment son nom pouvait être mêlé aux événements du 14 Janvier et à la fuite de Ben Ali, cherchant lui aussi des réponses aux questions posées par notre correspondant. Les seules réponses qu’il peut apporter sont en rapport avec son emploi du temps. Mohsen Ben Hamed affirme catégoriquement n’avoir pas quitté Bouchebka au cours des périodes précédant et suivant le 14 janvier 2011. Le jour de la fuite de Ben Ali, il affirme même s’être activé, en compagnie d’autres citoyens, à défendre et protéger tout au long de la journée un dépôt de la Douane qui était la cible de centaines de pilleurs venus d’autres localités. Le Omda avoue que le dépôt n’a pu être préservé et qu’il a été vidé de ses biens, voitures, camions, etc., confisqués et mis en dépôt. Par conséquent, il affirme qu’il lui était impossible de se trouver au Palais de Carthage ce jour-là. D’ailleurs, le Omda affirme n’avoir jamais rencontré Ben Ali de sa vie ni n’avoir jamais été en relation avec lui. Avec un brin d’humour, il déclare même que s’il avait pu faire la connaissance de Ben Ali, sa situation matérielle aurait été bien meilleure et que ses enfants ne seraient pas au chômage jusqu’à maintenant. Il affirme même ne pas connaître Douraid Ben Ali, neveu du président déchu, qui semblait être un habitué de Bouchebka. Il l’a bien vu une fois en compagnie de contrebandiers, mais sans plus… Et c’est pourquoi il ne saisit pas les propos du Général Rachid Ammar… A moins que celui-ci voulait simplement parler du dépôt de la Douane pillé, sachant que l’Armée n’est arrivée sur les lieux que tard dans l’après-midi alors qu’il avait été totalement vidé. Selon d’autres informations, le 14 janvier 2011, plus de 200 véhicules partis de Kasserine se sont dirigées vers cet entrepôt de la Douane à Bouchebka et l’ont totalement pillé. Les incidents de Bouchebka auraient vraisemblablement suscité l’inquiétude du côté des proches de Ben Ali de peur que des bandes s’organisent et s’en prennent à leurs biens. Face à la succession des événements, Ben Ali aurait été finalement poussé à fuir par la sécurité du Palais de Carthage !!! Le mystère reste entier !



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