Kamel Letaief «accusé de complot»: un moyen d’arriver à Nidaa Tounès…

Kamel Letaief «accusé de complot»: un moyen d’arriver à Nidaa Tounès…
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Les craintes d’une main basse sur la justice émises par différents observateurs à l’encontre de la Troïka et particulièrement par Ennahdha s’avèrent réelles et fondées. La dernière preuve de cette dangereuse instrumentalisation vient d’apparaitre au grand jour avec la révélation d’un complot contre la sureté de l’État par le procureur de la République à l’encontre de M.Kamel Letaief et de nombreuses personnalités politiques dont M. Béji Caied Essebsi (suivez mon regard…).

Cette « révélation » nous invite à faire plusieurs remarques troublantes quant à sa fiabilité et à sa crédibilité. Tout d’abord, cette affaire de « complot contre la sureté de l’État » est « démasquée » par un avocat, Maitre Cherif Jebali. Je me demande depuis quand les défenseurs de la veuve et de l’orphelin œuvrent-ils dans le contre-espionnage ? Depuis quand le procureur de la République ouvre une enquête sur de simples supputations et discours politisés au sein d’un tribunal ? Si vous écoutez ce que disent les avocats dans les procès ayant une dimension politique, il faudrait des centaines de juges d’instruction pour se lancer derrière de fantomatiques « coupables » ! Ensuite, et sans absoudre totalement M.Kamel Letaief, un personnage haut en couleur et ayant certainement beaucoup d’influence dans plusieurs sphères, il semble, selon son avocat, qu’il vient de faire l’objet d’une décision d’interdiction de voyager alors qu’il n’a même pas été entendu par le juge d’instruction. Il s’agirait là d’une décision contraire aux procédures légales, ce qui nous donne une nouvelle idée sur la collusion possible entre l’exécutif et le judicaire, une collusion qui avait, par le passé, envoyé des centaines de citoyens en prison. Enfin, cette présumée affaire de complot contre la sureté de l’État prend carrément une dimension politique lorsqu’on voit apparaitre dans la liste des gens soupçonnés d’en faire partie les noms de certains députés de l’Assemblée Nationale Constituante (certainement appartenant à l’opposition) ou M.Béji Caied Essebsi notamment, ce qui a d’ailleurs amené son avocat, Maître Abdessatar Messaoudi, qui signale que son client ne fait l’objet d’aucune accusation. On comprend parfaitement que celui qui est vraiment visé par cette affaire n’est que Nidaa Tounès. L’objectif d’Ennahdha et de son principal allié, le CPR, n’est autre que leur exclusion des prochaines élections. Elle intervient aussi au lendemain des incidents avec les Salafistes, le pouvoir essayant de démontrer qu’il lutte contre tous ceux qui « complotent » contre l’État. Il est clair que ce procédé, celui d’utiliser la justice pour tenter d’accuser les citoyens et ensuite de les mettre en prison après des procès quasi-fictifs et politiques, l’a été par le régime déchu. Des pratiques que l’on croyait, naïvement, avoir disparu avec Ben Ali et ses sbires…



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