Extradition de S.Materi : est-ce de la Pub politicienne ?

Extradition de S.Materi : est-ce de la Pub politicienne ?
National
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« Le Forum arabe pour la restitution des avoirs spoliés », qui se tient actuellement au Qatar, a vu une forte et imposante délégation tunisienne composée entre autres par le Président de la République, M.Moncef Marzouki, et le ministre de la Justice, M. Nourredine Bhiri. La nouvelle est tombée provoquant une grande (belle !) surprise puisqu’il semble d’après un communiqué paru sur le compte Facebook de la présidence de la République que le gendre du président déchu, Sakhr El Materi, a fait l’objet d’une mesure d’éloignement du Qatar sur décision de l’Émir, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani. Maintenant, il s’agit de saisir la portée d’une telle décision émanant du souverain qatari. S’agit-il d’une mesure d’éloignement temporaire, un peu pour donner une bouffée d’oxygène à Ennahdha et à ses alliés en ces temps particulièrement difficiles en Tunisie, ou carrément une décision d’expulsion comme l’a affirmé le président Marzouki qui a crié victoire sur les ondes de Shems FM soulignant que les dictateurs de la planète « doivent comprendre qu’ils ne peuvent plus se permettre de spolier les biens de leurs peuples tout en demeurant impunis », avant d’inviter les « frères » saoudiens de faire le même geste en extradant le président déchu, considéré comme le véritable parrain des familles Ben Ali et Trabelsi ? (Voir la vidéo en bas de page) Dans le premier cas, c’est-à-dire une mesure temporaire, cette décision ne serait qu’un coup d’épée dans l’eau, sans aucune retombée pour l’avenir. Dans le second cas, ce serait une mesure définitive, et il serait alors opportun de suivre les pas de Sakhr El Materi pour le rapatrier par le biais d’Interpol. Mais et dans ce cas, ce ne sera certainement pas pour demain dans la mesure où de longues procédures sont nécessaires. Dans la foulée, le ministre de la Justice, M. Nourredine Bhiri, s’est fendu d’une déclaration allant dans le même sens, mais relative, cette fois, à Belhassen Trabelsi. En effet, il vient d’affirmer que les autorités canadiennes ont fait de grands efforts pour l’extradition de Belhassen Trabelsi et la restitution de ses avoirs, surtout qu’il n’a pas obtenu le droit d’asile. Il a ajouté "Notre demande est sur le point d'être acceptée, juridiquement c'est plus compliqué, mais nous allons y arriver". Or, les dernières nouvelles provenant du Canada ne sont pas aussi optimistes que cela. D’abord, le site officiel du gouvernement canadien est complètement silencieux sur cette question. Les dernières infos relatives à Belhassen Trabelsi se rapportent aux questions posées au gouvernement au sein du parlement depuis le mois de mars dernier. Ensuite, les observateurs sont en attente de la décision de la commission de protection des réfugiés qui doit se prononcer sur la demande du statut de réfugié de Belhassen Trabelsi. La discussion actuelle sur cette question au Canada aujourd’hui se rapporte au côté public ou non de cette audience. Car et généralement, cette commission se réunit à huis clos pour assurer la protection des réfugiés. Autrement dit, il nous semble que rien n’a vraiment changé du côté de Belhassen Trabelsi et que la situation est encore au statuquo. Reste le cas de Sakhr El Materi, et là aussi, nous ne pensons pas que les choses changeront d’ici peu de temps. En fait, il nous parait que ce ne sont là que des réactions pour tenter de masquer les carences gravissimes de l’ensemble du pouvoir exécutif et son indifférence coupable traduite par une présence immorale à une fête de mariage collectif alors qu’on pleure le naufrage de nos jeunes au large de Lampedusa, les incidents de Jerissa, le viol d’une jeune fille par des policiers ou l’inflation qui continue de galoper sans aucun frein. Ces annonces spectaculaires sont autant de diversions pour détourner l’attention d’une opinion publique échaudée par l’incapacité des gouvernants, car le principal but recherché par ces derniers, demeure les échéances électorales futures, et rien d’autre !!!  



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