L'Ichkeul, perle écologique tunisienne, sous menace

L'Ichkeul, perle écologique tunisienne, sous menace
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L'activiste tunisien Abdelmajid Dabbar, président de l'Association Tunisie Ecologie, a tiré la sonnette d’alarme quant à la situation catastrophique du parc national d’Ichkeul, notamment le lac. Ce dernier se trouve sujet d’une importante menace en raison de la rupture imminente de toutes les sources d'eau qui l’alimentent. « Cette année, en Tunisie nous avons tourné le dos au monde des sages, le braconnage en mer et en terre frappe toutes les espèces, pour clôturer la « fête » par l’étranglement définitif du dernier oued qui reste à alimenter le lac Ichkeul en eau. », peut-on lire dans un long post publié hier, vendredi 29 mai 2020. Dabbar dénonce une gestion en compétition entre 2 organisations étatiques, « qui se jettent les responsabilités des défaillances » : l’Agence Nationale de Protection de la Nature et l'Environnement (ANPNE) et la Direction Générale des Forêts (DGF). Il évoque également la rupture de toutes les sources d'eau qui alimentent le lac Ichkeul, suite à la construction de 5 barrages d'eau dans tous les bassins versants. Le 6ème et dernier barrage, ‘barrage Douimess », a été annoncé d’achèvement hier, vendredi, chose qui, selon l’activiste tunisien va ancrer davantage les problèmes écologiques. « La catastrophe que le lac Ichkeul est en train de courir, c'est la sédimentation qui arrive dans des endroits du lac de 90 cm jusqu'à 1,30 m (chiffres de 2015). Cette sédimentation est due aux rares crues après les précipitations, qui amènent au lac des eaux chargées de boues et qui ne s'évacuent plus par l'oued Tynja à cause de d'étranglement et l'obstruction de l'écluse non fonctionnelle depuis plusieurs années. C'est ainsi, que l'Ichkeul était un patrimoine mondial, il est déclassé pour être réduit à un patrimoine local, même pas national. L'avenir de l'Ichkeul c'est qu'il sera bientôt juste une zone humide ordinaire comparée à une sebkha, puisque les flamants roses le prouvent par leur présence sur le lac dû à la monté de la salinité », a-t-il expliqué. Les problèmes ne s'arrêtent pas là : des périmètres irrigués qui vont drainer les produits chimiques et les pesticides aux eaux du lac verraient bientôt voir le jour. « Une mort certaine pour les oiseaux et pour les poissons du lac », regrette le responsable de l’association Tunisie Ecologie. Notons que, créé par le décret n° 80-1608 du 18 décembre 1980, le lac de l’Ichkeul est l'une des quatre principales zones humides du bassin occidental de la Méditerranée, avec  Donana en Espagne, la Camargue en France et El Kala en Algérie. C’est un des rares sites au monde inscrit sur trois conventions internationales :
  • Réserve de la Biosphère de l’UNESCO en 1977
  • Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 1979
  • Site RAMSAR, en 1980



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