Tunisie : La "colère" mauvaise conseillère

Tunisie : La "colère" mauvaise conseillère
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On a décidément du mal à comprendre certaines affirmations de certains dirigeants politiques dont le discours nous laisse circonspect à la fois par ce qu’ils souhaitent émettre comme message en direction de l’opinion publique. Quelques semaines auparavant, Rached Ghannouchi a déclaré à propos des terroristes de Daech qu’il s’agissait de « l’Islam en colère ». On se rappelle la polémique que ces propos avaient soulevé à l’époque dans la mesure qu’ils étaient une sorte de justification de la violence et donc du terrorisme, un peu dans la continuité des déclarations relatives aux Salafistes qui « lui rappelaient sa jeunesse ! » Cette fois-ci, c’est un autre dirigeant « new » nahdhaoui, en l’occurrence Mohamed Goumani, un ex-du Parti Démocratique Progressiste dont il a quitté les rangs avant de fonder un nouveau parti après le 14 janvier, le Parti de la Réforme et du Développement, « Hizb Al Islah wa Tanmiyya ». Il a ensuite entamé un rapprochement avec l’Alliance Démocratique qui n’a pas abouti à un résultat concret, les deux courants s’étant effilochés. Enfin, il a réintégré Ennahdha puisqu’il était, à l’origine, un militant au sein du Mouvement de la Tendance Islamique (MTI). Mohamed Goumani, enseignant d’éducation religieuse, vient de déclarer lors de l’émission Midi Show sur les ondes de Mosaïque aujourd’hui, au sujet des slogans des enseignants lors de leur rassemblement devant le ministère de l’éducation nationale et hostile à Néji Jelloul, qu’ils étaient le « fruit de la colère des enseignants », et que « lorsque quelqu’un est en colère, il n’est plus raisonnable ! » Autrement dit, la colère chez les Islamistes ouvre la porte à tous les débordements possibles et les justifient. Du courroux à la vindicte en passant par la violence ou même le terrorisme peuvent être « excusés » et « compris » ! En réalité, Mohamed Goumani est revenu au bercail d’Ennahdha dans l’espoir de devenir dans un proche avenir le candidat potentiel à la succession de Néji Jelloul. Le rêve des Islamistes d’atteindre leurs desseins sociétaux passe par la maîtrise et l’influence qu’ils espèrent mettre en place à travers les programmes scolaires et donc à travers l’ensemble du système éducatif. C’est dans cet esprit, que Néji Jelloul figure parmi l’un de leurs ennemis qu’il faut abattre et la « cabale » menée par les syndicats verse objectivement, indépendamment de la légitimité ou non de leurs revendications, dans ce même sac !

LL




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