Accord de cessez-le feu à Gaza : Qui a gagné, les factions palestiniennes ou Israël ?

Accord de cessez-le feu à Gaza : Qui a gagné, les factions palestiniennes ou Israël ?
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Les autorités palestiniennes et Israël sont finalement parvenus à conclure un accord de cessez-le-feu après 50 jours d'un conflit dévastateur qui a fait plus de 2.140 morts, plus de 11.000 blessés et 475.000 déplacés côté palestinien, et 69 morts côté israélien. D'après les factions palestiniennes, ceci marque une victoire pour la résistance palestinienne. Mahmoud Zahar, un haut dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza, et Mohamed al-Hindi, un des leaders du Jihad islamique, ont prononcé un discours devant des milliers de Palestiniens réunis dans le quartier de Rimal, dans l'ouest de la ville de Gaza. "Nous allons construire notre port et notre aéroport", a promis M. Zahar alors que son mouvement revendique la "victoire".  "L'avenir est à nous, pas à l'occupant" israélien, a encore lancé M. Zahar, promettant de "reconstruire toutes les maisons". De son côté, le gouvernement israélien, revendique également la victoire. Pour Benyamin Netanyahu, la victoire d'Israël ne fait aucun doute, notamment parce qu'’aucune concession n’a été faite au Hamas. "Israël a gagné. Le Hamas a été sévèrement battu comme jamais depuis sa création. Le Hamas n’a obtenu aucune de ses revendications [en référence au port et à l'aéroport de Gaza ainsi qu'à la question des prisonniers palestiniens]. En attendant de nouvelles négociations Ce cessez-le-feu est entré en vigueur mardi 26 août, libérant 1,8 million de Gazaouis qui ont fêté l’événement comme il se doit dans les rues de Gaza. Or, si les principaux points de la proposition égyptienne ayant mené à l’accord conclu sous l'égide du Caire suscitent beaucoup d’espoirs, il n’en demeure pas moins que de nombreux points sensibles (libération de prisonniers palestiniens, ouverture d'un aéroport à Gaza, démilitarisation de Gaza) restent suspendus aux pourparlers prévus au Caire dans un mois. Pour l’heure, les principaux points de  l'accord du 26 août sont :
  • L'ouverture immédiate des points de passage reliant la bande de Gaza à Israël afin d'aider à la reconstruction du territoire, pour des besoins humanitaires et des vivres ainsi que pour du matériel médical.
  • L'xtension des zones de pêche de 3 à 6 miles nautiques. Selon les accords d'Oslo de 1994, les pêcheurs de Gaza ont le droit de naviguer jusqu'à 20 miles. Mais cette distance a été revue à la baisse plusieurs fois par les Israéliens, en réponse notamment à des tirs de roquettes ou des attaques. Ces restrictions imposées par Israël doivent être levées et passer à 6 miles ((environ 9,6 kilomètres) puis à 12 miles.
Par ailleurs, pour le premier accord, datant du 15 juillet, l'obligation a été faite aux deux parties de stopper les hostilités et d'inviter les deux parties à des négociations. Le seul nouveau point serait le retour aux 6 miles pour les pêcheurs Pour les pêcheurs gazaouis, l’extension de la zone de pêche ne serait pas une nouveauté. «Rien n’a changé pour nous ! Avant la guerre on était à 6 miles, c’est passé à 3, la veille des combats, et là on revient à 6 miles ! Et dans cette zone, de toute façon, on ne trouve pas de poisson !», déclare un pêcheur à RFI. Ces restrictions doivent passer à 12 miles mais à Gaza, personne ne veut y croire. Les pêcheurs se rappellent encore de l’accord conclu en 2012 avec Israël et l’Egypte qui prévoyait d’étendre la zone de pêche jusqu’à 9 miles. Un accord jamais mis en application par les Israéliens.
  • La proposition égyptienne évoque «la libération de prisonniers palestiniens en échange des corps des soldats israéliens tués. Plus de 5000 Palestiniens sont emprisonnés en Israël. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, souhaite la libération de la soixantaine de prisonniers qui avaient été relâchés en 2011 en échange du soldat Shalit et qui ont à nouveau été emprisonnés, en juin, après l'enlèvement et le meurtre de trois jeunes Israéliens en Cisjordanie occupée.
  • Les Palestiniens exigent, en outre, la réouverture de l'aéroport de Gaza et la possibilité de réutiliser le port maritime.
  • Les Palestiniens demandent la levée du blocus, ce que les Israéliens refusent tant que Gaza ne sera pas totalement démilitarisé.
Ces trois derniers points seront de nouveau l'objet de négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens dans un mois, mais ils ont des chances minimes d’être exaucés selon les conditions palestiniennes.



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