La corruption et la fraude ne connaissent pas de frontières. Tarek Hamza, homme d’affaires montréalais d’origine tunisienne et président du club de football Jeunesse Sportive d’El Omrane, vient d’être condamné à trois ans de prison et à des amendes de près de trois millions de dollars canadiens pour un stratagème massif de fraude fiscale, rapporte Le Journal de Montréal dans son édition d’hier.
Selon la Cour du Québec, Hamza a géré sa société de recrutement de personnel, Services Otika, comme une véritable machine à fraudes, fabriquant pas moins de 674 fausses factures entre 2013 et 2016, d’une valeur totale de 2,6 millions de dollars. L’objectif : réclamer frauduleusement des crédits de taxe et réduire artificiellement ses revenus imposables.
La juge Mélanie Hébert a fermement condamné ces agissements, soulignant que la fraude a privé le Trésor public de 725 000 dollars et que les actes d’Hamza étaient répétitifs et prémédités. Pire encore, le fraudeur a multiplié les stratagèmes pour dissimuler son patrimoine, cachant l’achat d’une villa de luxe à Montréal pour 5,2 millions de dollars et prétendant ne pas posséder de compte bancaire pour échapper aux saisies fiscales, rapporte la même source.
Ironie du sort, cet entrepreneur sulfureux qui s’affiche en bienfaiteur du football tunisien était jadis bénéficiaire de l’aide sociale. Aujourd’hui, il fait face à la réalité de ses actes.
Cette affaire rappelle l’importance d’une vigilance accrue face aux pratiques frauduleuses et souligne la nécessité d’une transparence économique, aussi bien en Tunisie qu’à l’international.