Un scénario hitchcockien auquel personne ne s’attendait. Au moment où le chrono indiquait qu’on jouait la 96’, le tableau d’affichage, lui, donnait l’avantage à la formation rwandaise malgré la parité (2-2). Or, l’arbitre prenant en compte les minutes dilapidées intentionnellement par les visiteurs pour des arrêts de jeu à succession provoqués par des joueurs rwandais se montrant très habiles dans l’art de la simulation, ordonnait six minutes de temps additionnel. Mais on ne donnait pas cher, pourtant, de la peau d’une formation étoilée par trop fébrile et manquant cruellement de tranchant, malgré une domination territoriale constante.
Une domination stérile, puisque désordonnée. C’est peut-être la réussite initiale parvenue dès la 9’, suite à un raid en solitaire sur le flanc gauche de Lassaad Jaziri, au lieu de désarçonner l’équipe rwandaise et donner plus de jus et de tonus aux Sahéliens, qui aurait accablé nos représentants, au point de croire que les dés étaient d’ores et déjà jetés. Des rushes, il y en a eu, certes, mais les hommes de pointe ont lamentablement failli à leur mission, sinon à leur devoir, celui de marquer et assurer une qualification que leurs adversaires revendiquaient également.
Ces derniers profitant, en tout cas, de la carence des Fawey, Barry, Chehoudi, Jaziri et même Meité, tous ayant eu le but au bout du pied, ont misé sur l’arme du contre pour venir à plusieurs reprises inquiéter Balbouli et sa défense. Et ce qui devait arriver n’a pas tardé à se réaliser par le biais d’un contre fulgurant, mettant ainsi les deux équipes à égalité. Concernant le score du moment, seulement, car le billet de la qualification avait à cet instant changé de possesseur.
A la reprise, ce fut dès lors une véritable course contre la montre. Une course des plus frénétiques, dans la mesure où les partenaires de Falhi jouaient contre le chrono, contre également les astuces de leurs vis-à-vis et, enfin, contre un arbitrage dépassé à certains moments au point de manquer de discernement dans quelques décisions. Le clou, ou plutôt la douche écossaise, fut ce nouveau raid sur un contre, un modèle du genre, des militaires rwandais ponctué par un second but synonyme d’élimination amère, mais surtout déshonorante! Et ce, malgré le sursaut rageur des dernières minutes, permettant au suppléant Hamed Nammouchi de rétablir l’équilibre à une minute du temps réglementaire (89’).
Il a fallu ce long, et perçu par certains interminable, arrêt de jeu, ainsi qu’un coup de génie de Lassaad Jaziri qui a lobé le keeper adverse, pour soulager tout son monde et donner une victoire qui était du domaine de l’irréel quelques instants plus tôt. OUF !
Voici pour l’histoire la formation alignée à l’occasion par Faouzi Benzarti : Aymen Mathlouthi, Wael Belak’hal, Rami Bedoui, Radhouane Falhi, Aymen Belaïd, Habib Meité, Adel Chedly, Lamjed Chehoudi (Hamed Nammouchi), Lassad Jaziri, Osmane Barry (Chamseddine Dhaouadi), Tembo Fawey (Mossâb Sassi).