Hier, au lendemain de la défaite essuyée par les footballeurs clubistes à Zarzis, les supporters clubistes ont été surpris d’apprendre que leur président Slim Riahi a émis le souhait de partir… Une démission qui pourrait être en rapport avec l’arbitre du match ESZ-CA, Yassine Harrouche, mais le malaise serait beaucoup plus profond. Et pour cause…
Cette annonce intervenant sur fond de défaite, les vraies raisons sont à chercher dans le communiqué publié par le Comité directeur du Club Africain, dimanche 1er novembre, en marge d’une réunion tenue en urgence.
Slim Riahi VS Wadii Jary
L’objet de ce communiqué est la corruption qui mine le football tunisien. Un communiqué qui hausse le ton contre la Fédération Tunisienne de Football et son président Wadii Jary, coupables, selon le Bureau directeur clubiste de tout faire pour rester à la tête des instances sportives tunisiennes.
Slim Riahi aurait pris la décision « réfléchie », selon des personnes proches du président clubiste, de jeter l’éponge parce qu’il ne peut et ne veut plus travailler dans ces conditions et avec un Bureau Fédéral qu’il juge illégitime. Il aurait même fait savoir qu’il ne reviendrait dans le football qu’une fois la FTF dissoute.
Wadii Jary face à la grogne des Clubistes
Or, en parcourant des pages clubistes, il s’avère que la mobilisation commence à grandir parmi des supporters du CA. Ils ont même organisé un rassemblement (اخرج_بقدرك_لا_نطيحولك_قدرك#) prévu ce mercredi 4 novembre à partir de 10h00 devant le siège du ministère de la Jeunesse et des sports pour demander la tête de Wadii Jary et appeler à la dissolution du Bureau Fédéral.
Par ailleurs, le ministre des Sports, Maher Ben Dhia a décidé de se pencher sérieusement sur cette affaire et l’ouverture d’une enquête est désormais d’actualité dans le cas où les preuves qu’avance Slim Riahi sont solides.
Le président clubiste, qui a déclaré la guerre au président de la FTF, aurait-il pris le risque de s’engager sur un terrain « miné » ? A-t-il des cartes en mains qu’il n’a pas encore dévoilées ? Sa décision de partir est-elle fortuite ? Difficile de se prononcer mais en politicien qu’il est, Slim Riahi a peut-être un autre tour dans son sac.
La FIFA n’aime pas la politique
Sauf que l’affaire prend une autre tournure. Un rassemblement de supporters pour exiger le départ du président de la FTF peut vite se transformer en manifestation avec des débordements. Le risque zéro n’existe pas.
Entre corruption et violence, c’est le ministre Maher Ben Dhia qui pourrait être convoqué à l’Assemblée des Représentants du Peuple pour y être auditionné. Cela éclabousserait sûrement Wadii Jary. Et comme la FIFA a horreur de la politique, notre FTF pourrait bien être suspendue.
Lorsqu’on sait que le Club Africain va désormais tout tenter, sur le plan juridique, pour faire chuter le Bureau Fédéral, on est en droit de s’attendre à beaucoup de rebondissements.
M.C.