Plusieurs réunions « discrètes » ont eu lieu à Paris entre responsables de la Tunisie, de la France et des Emirats arabes unis, selon un article du journal français Le Figaro publié le 27 mars 2015.
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« Objectif de ces discrets conclaves : élaborer un montage à trois pour permettre à Tunis d’acheter des armes et des équipements français financés par les Émirats arabes unis, afin de renforcer l’appareil sécuritaire de la jeune démocratie tunisienne menacée par le terrorisme. »
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Un trio a été formé où les Emirats Arabes Unis, selon Le Figaro, sont ceux qui financent, la France vendeuse et la Tunisie acheteuse d’armes et d’équipements militaires français financés « pour renforcer le système sécuritaire du pays et faire face au terrorisme ».
Cependant, dans une interview à Paris Match, Béji Caid Essebsi a nié en bloc tout accord sécuritaire. « Envisagez-vous un accord sécuritaire avec la France » ? demandent les journalistes.
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Nous n’envisageons rien. La Tunisie est un pays indépendant ; La France est un pays ami, le plus proche, bien entendu, au vu de l’Histoire. Mais nous entendons coopérer avec tout le monde.
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Avant l’attaque du musée du Bardo, le 18 mars dernier, la Tunisie envisageait déjà d’améliorer son système sécuritaire. Lors de sa visite le 10 novembre 2014 à Tunis, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur français, a proposé un renforcement des « compétences » sécuritaires de la France à la Tunisie.
Les Emirats Arabes Unis soutiennent Nidaa Tounes
Les Emirats arabes unis qui financeraient l’achat des armes et des équipements français, selon Le Figaro, la Tunisie, avaient déjà offert un don à Béji Caïd Essebsi qui était encore président du parti Nidaa Tounes.
Le 24 juillet 2014, ce dernier a bénéficié en son nom de deux voitures blindées estimées à une valeur d’environ deux millions de dinars : une Mercedes S550 et une Toyota Land Cruiser.
Une polémique s’est déclenchée l’été dernier suite à ce don émirati puisque cela constituait une preuve démontrant une infraction à la loi électorale tunisienne, notamment l’article 19 et 20 du décret-loi n° 2011-87 du 24 septembre 2011 organisant les partis politiques.
En août 2014, Nidaa Tounes a justifié ce don par un le fait qu’il allait être mis à la disposition du ministère de l’Intérieur. Un document fuité, par le blogueur Yassine Ayari, a révélé que ces deux voitures blindées étaient destinées au président lui-même et non au ministère de l’Intérieur comme cela avait été annoncé.
« L’équipe chargée des partis politiques et des associations à la présidence du gouvernement va enquêter sur le don de l’ambassade des Emirats arabes unis à Béji Caid Essebsi », avait annoncé à l’époque Selim Briki, directeur général de la même l’équipe, limogé par la suite.
Visite officielle en France
Le président Béji Caïd Essebsi, en visite d’Etat à Paris jusqu’à ce mercredi 8 avril, a été accueilli ce mardi par le secrétaire d’Etat européen aux Affaires étrangères Harlem Désir, un accueil qui souligne le trait « européen » de la visite.
Une semaine plus tôt, c’est Donald Tusk, président du Conseil européen, accompagné du coordinateur de l’UE pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, qui avait tenu un discours, à Tunis, sur les « causes de l’instabilité en Tunisie » et a proposé un partenariat pour stabiliser la situation dans le pays.
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« Nous sommes venus pour discuter comment, ensemble, nous pourrons résoudre les causes et racines de l’instabilité et aussi, comment, ensemble résoudre ses conséquences à savoir le terrorisme et l’émigration illégale »
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Laure-Hélène Bonenfant