Vécue aujourd’hui comme une journée totalement ordinaire, il y a 7 ans, pourtant, le 7 novembre était encore considéré comme une « fête nationale », célébrée aux quatre coins du pays.
Durant une semaine, les différentes villes tunisiennes étaient imprégnées de rouge et de violet : le premier, couleur du drapeau, le second, celui du pouvoir. Festivités, plateaux télé et spectacles, Ben Ali a tout fait pour faire de la date de la destitution de Habib Bourguiba, un événement national célébré dans un vacarme populiste annuel.
Que s’est-il passé ce jour là ?
Alors Premier ministre, Zine el-Abidine Ben Ali décide, dans la nuit du 6 au 7 novembre 1987, de regrouper sept médecins, en présence de Hédi Baccouche, du président du Conseil de l’ordre des médecins et de la ministre de la Santé de l’époque, afin de décider de l’état de santé du président Habib Bourguiba, âgé alors de 84 ans.
Ben Ali avait tout bonnement « ordonné » aux médecins de signer un avis médical, stipulant que Bourguiba n’était désormais plus capable de diriger le pays, que « son état de santé ne lui permet plus d’exercer les fonctions inhérentes à sa charge ».
Dans la matinée du 7 novembre, Ben Ali a passé un coup de téléphone au président destitué, pour lui annoncer la nouvelle. Une demi heure plus tard, il annonçait aux Tunisiens, via une allocution à la radio nationale Radio Tunis, sa décision.
Le peuple, soulagé, voyait en ce personnage mystérieux, venu « sauver le pays », l’image d’un politicien jeune et dynamique. Mais les Tunisiens ne tarderont pas à découvrir l’autre facette de Ben Ali, l’autoritaire, futur-dictateur qui s’emparera du pouvoir durant 23 ans…