Des acteurs de la société civile, tous connus les uns autant que les autres, viennent de se lancer dans une aventure, qui consistera à relever, révéler et signaler tout dépassement en matière de démocratie et de libertés civiques.
L’association créée à l’occasion, vient de démarrer sa mission. Baptisée « Vigilance », elle regroupe des acteurs de la société civile réputés pour être de farouches défenseurs des droits de l’Homme, de la liberté d’expression et des libertés académiques en Tunisie.
« Vigilance » est présidée par Neziha Rjiba alias Om Zied, mais elle regroupe également d’autres illustres noms comme Kamal Laabidi (vice-président), Lilia Ben Kheder (secrétaire général), Haytham Mekki (secrétaire général adjoint), Amal Grami (porte-parole), Massoud Romdhani (trésorier), Nabil Hamdi (trésorier adjoint), Kamal Jendoubi, Ghazi Ghrairi, Amira Alaya Sghaier, Youssef Essedik et Amal Hamrouni.
Les douze activistes précités ne sont en fait que le noyau d’un véritable mouvement qui va s’étendre à travers tout le pays grâce à l’apport de bénévoles mais aussi de personnes qui seront mobilisées à plein temps afin que l’association « Vigilance pour la démocratie et un Etat civique » réponde aux attentes basées sur la défense des principes de l’Etat civique et l’enracinement de l’esprit de citoyenneté.
Haytham Mekki, secrétaire général adjoint et activiste des premières heures, est enthousiasmé à l’idée d’appliquer à grande échelle ce qu’il a toujours fait, à savoir lutter contre dérives et dépassements en matière de démocratie, de liberté d’expression, de libertés civiques, etc.
Nous lui avons posé quelques questions pour en savoir plus sur « Vigilance ».
Sur quelles bases ont été choisis les membres de « Vigilance pour la démocratie et un Etat civique » ?
Nous sommes tous, sans exception, des acteurs de la société civile et avons une vision commune de la démocratie, du respect des principes de l’Etat, des droits de l’Homme, de la liberté d’expression et des libertés académiques.
Comment compte s’organiser « Vigilance » ?
Nous sommes en train de créer des commissions régionales avec l’ouverture de bureaux dans toutes les régions du pays ; un service qui sera en relation continue avec les médias ; nous sommes également en train de préparer une campagne de communication qui sera diffusée sur les réseaux sociaux et dans les médias.
Nous comptons, par ailleurs, recruter des personnes engagées, bénévoles ou à plein temps car ce travail de longue haleine nécessitera aussi l’apport de gens sur le terrain et à tout moment.
Nous allons, bien entendu avoir également recours à des jeunes qui maîtrisent les nouvelles technologies de communication et notamment les réseaux sociaux, un outil indispensable pour la diffusion de l’information.
Quels seront les principaux canaux qui permettront à l’association de relayer les informations et les dépassements recueillis ?
« Vigilance » misera sur les médias, sur les réseaux sociaux, la société civile et de nombreux partenaires qui partagent la même vision et s’associent aux objectifs fixés par l’association.
Il s’agira, rappelons-le, de se dresser contre les risques de dérives, d’observer, relever voire signaler tous dépassements et atteintes aux droits relatifs à l’Etat civique, aux dysfonctionnements dans le milieu politique, au respect de la démocratie. Il s’agira aussi de décortiquer le contenu du discours politique adressé aux citoyens dans les meetings, établissements scolaires et éducatifs, médias, mosquées, etc.
C’est une sorte d’observatoire qui relèvera tous les excès pouvant induire le citoyen en erreur afin de l’avertir de tout discours propagandiste ou de le prémunir contre l’endoctrinement, le matraquage idéologique ou la langue de bois.
Quelles seront les démarches suivies par « Vigilance » en cas de dépassement relevé ?
Après chaque dépassement répréhensible, il y a deux considérations à prendre. Si un dépassement ne tombe pas sous le coup de la loi, un rapport est rédigé. Dans le cas d’excès ou de dérives entrant dans le cadre de la loi, « Vigilance » transmettra directement l’affaire à un collectif d’avocats auquel nous nous sommes associés pour que ce collectif se charge de porter l’affaire en justice.