À Hammamet, Sousse ou Djerba, les prix hôteliers explosent. Alors que le ministère du Tourisme avait promis des tarifs préférentiels pour les Tunisiens, la réalité sur le terrain est tout autre. Vacances d’été riment désormais avec sacrifices… ou renoncement.
Dans un hôtel 4 étoiles de Sousse, un séjour en juillet pour une famille tunisienne (2 adultes, 2 enfants) en formule demi pension revient à plus de 3500 dinars pour 3 nuits. À Djerba, le même type de séjour dépasse les 4000 dinars, sans compter le transport.
Un simple week-end en couple coûte entre plus de 1500 dinars, soit l’équivalent du budget mensuel de nombreuses familles. Pourtant, le ministère du Tourisme annonçait des tarifs préférentiels pour les Tunisiens dans une sélection d’hôtels. Ces offres, censées débuter à 150 dinars la nuit, sont en réalité quasiment introuvables.
Une priorité aux touristes étrangers ?
Certains hôtels évoquent des conditions très limitées : réservations en groupe, jours hors week-end ou offres expirées. Résultat : de nombreux citoyens se sentent trompés. Avec le retour des visiteurs européens et russes, les hôteliers misent sur les devises. Plusieurs témoignages indiquent que les Tunisiens paient parfois plus cher que les touristes étrangers, en particulier sur les plateformes locales ou en réservant directement. Face à cette flambée, beaucoup choisissent la location entre particuliers, séjournent chez des proches ou annulent simplement leurs vacances. Pour nombre de familles, partir à l’hôtel devient un projet inaccessible.
L’Organisation de défense du consommateur, a dénoncé la flambée excessive des prix des services liés aux vacances d’été, notamment dans les hôtels, en lien avec le tourisme intérieur. Elle avait alerté contre une flambée inédite des tarifs proposés, affirmant que pour certaines familles, une vacances peut couter jusqu’à dix mille dinars voire plus, la semaine.
Un choix politique assumé
Le tourisme local semble relégué au second plan. Le discours officiel sur l’inclusion des Tunisiens ne se traduit pas en actes. Pourtant, permettre aux citoyens de profiter des stations balnéaires du pays relève aussi de la justice sociale. Sans mesures concrètes, les plages resteront ouvertes à tous, mais les hôtels continueront à exclure ceux qui vivent ici.
En effet, alors que les prix flambent dans les hôtels tunisiens, les promesses de tarifs préférentiels pour les Tunisiens restent sans effet. Vacances à l’hôtel : un luxe réservé aux plus riches ?
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