Le projet visant à permettre à chaque famille tunisienne de disposer d’une voiture touristique à des conditions facilitées, présenté comme une mesure attractive, soulève de vives inquiétudes parmi les experts économiques et le secteur automobile.
Mohamed Salah Ayarai, expert en économie et fiscalité, a alerté dans ce sens sur les risques associés à cette initiative. Intervenu sur la radio Jawhara FM, il a expliqué que si le projet semble réjouissant en surface, il pourrait engendrer des problèmes majeurs sur plusieurs plans.
Selon lui, l’arrivée massive de véhicules augmenterait les dépenses des ménages liées à l’entretien et au carburant, tout en affectant les équilibres financiers de l’État. « Une partie des droits de consommation qui alimentent aujourd’hui le budget de l’État serait réduite », a-t-il précisé, en soulignant également les conséquences sur la circulation routière en raison de l’afflux potentiel de milliers de véhicules.
Ayyari, la solution durable consiste à développer et renforcer le transport public, afin de faciliter la mobilité des citoyens tout en préservant l’économie et les infrastructures du pays.
Un système de voiture populaire ?
Du côté du secteur automobile, Mehdi Mahjoub, porte-parole de la Chambre nationale des concessionnaires et fabricants de voitures, s’est montré lui aussi prudent. Il a recommandé de réguler strictement le projet, en s’inspirant du système des « voitures populaires ». Il a averti qu’ouvrir ce dispositif sans plafonnement pourrait entraîner l’entrée d’environ un million de voitures supplémentaires en Tunisie en seulement un an, accentuant les problèmes de trafic et de pollution.
L’initiative, bien qu’attrayante pour les familles tunisiennes, semble donc nécessiter une approche mesurée et planifiée, intégrant des mécanismes de contrôle et un développement parallèle du transport public pour éviter un impact négatif sur l’économie et les infrastructures du pays.
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