Quand Ennahdha est sorti vainqueur des Ă©lections de l’AssemblĂ©e Constituante, le 23 octobre dernier, la France a Ă©tĂ© le premier pays Ă fĂ©liciter Rached Ghannouchi. Quelques semaines après, quand Moncef Marzouki a Ă©tĂ© Ă©lu PrĂ©sident de la RĂ©publique, lĂ encore, le prĂ©sident français Sarkozy fut parmi les premiers Ă prĂ©senter ses meilleurs voeux Ă l’ex-opposant de Ben Ali. De mĂŞme, aussitĂ´t nommĂ© Ă la tĂŞte du gouvernement, Hamadi Jebali a rapidement reçu les fĂ©licitations du premier ministre français François Fillon. On croirait presque que la France a soutenu la Tunisie, au cours de sa rĂ©volution, et est la première Ă appuyer sa transition dĂ©mocratique…
Faut-il rappeler l’appui monstre dont bĂ©nĂ©ficiait Ben Ali de la part de la France ? Faut-il rappeler les dĂ©clarations de MAM, un jour avant la fuite de Zaba, oĂą elle proposait aux dĂ©putĂ©s français que la France aide Ben Ali Ă faire face Ă la vague de soulèvement qui sĂ©vissait sur nos contrĂ©es ? Un retournement de veste dont l’histoire souviendra Ă jamais…
Et voilĂ que le site Takriz ressort un vieux câble de Wikileaks concernant l’affaire Bouebdelli, laquelle a dĂ©jĂ Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e par plusieurs mĂ©dias. Ce dernier a Ă©tĂ© harcelĂ© par Ben Ali qui demandait un partage 50-50 des bĂ©nĂ©fices en contre partie d’une autorisation pour l’ouverture d’une universitĂ© libre. Mais ce que nous apprend de plus ce câble et que les medias n’ont pas pointĂ©, est que Bouebdelli avait demandĂ© la protection des AmĂ©ricains lors de la publication de son livre critique sur le rĂ©gime de Ben Ali. A ce sujet, lorsque l’ambassadeur amĂ©ricain l’interrogea pour savoir si il avait demandĂ© de l’aide Ă d’autres pays, Bouebdelli rĂ©pondit par la nĂ©gative. Le câble Ă©voque mĂŞme les allĂ©gations faites par Bouebdelli Ă l’encontre de l’ambassadeur français de l’Ă©poque, Serge Degallaix, qui aurait Ă©tĂ© plus aux services de Ben Ali qu’Ă ceux du prĂ©sident Sarkozy. Zaba lui aurait mĂŞme « offert » une majestueuse villa Ă Sidi Dhrif, une propriĂ©tĂ© inscrite au nom de la fille de Degallaix.
Un dictateur « offrant » une villa Ă un ambassadeur, sans compter que la France Ă©tait sĂ»rement au courant de la corruption qui sĂ©vissait en Tunisie et fermait les yeux. EspĂ©rons que l’histoire ne se rĂ©pĂ©tera pas et que la France croit en une Tunisie dĂ©mocrate.
