Sleheddine Kchouk, surnommĂ© « le loup », a dĂ©posĂ© rĂ©cemment une demande de lĂ©galisation du parti pirate tunisien. Le plus intĂ©ressant n’est pas le parti lui mĂŞme mais ses coulisses. Ce n’est pas la première tentative de crĂ©ation de ce parti en Tunisie.
Chemseddine Ben Jemaa, un parfait inconnu en Tunisie jusqu’Ă septembre dernier avait dĂ©posĂ© une première demande qui lui avait Ă©tĂ© refusĂ©e Ă cause de sa double nationalitĂ©. Il possède en fait un passeport français et est membre du parti pirate français.
Sur son mur Facebook, Ben Jemaa se rĂ©volte contre « une discrimination Ă la naissance qui est contraire aux droits de l’Homme ».
Dès sont arrivĂ©e en Tunisie, Ben Jemaa s’Ă©tait rapprochĂ© de Slim Amamou. Il a Ă©tĂ©, lui aussi, arrĂŞtĂ© en janvier avec Kchouk et Amamou. Il frĂ©quente Ă©galement les communautĂ©s Twitter et Open Source, avec le pseudonyme « KanGouLya ».
Le franco-tunisien est étroitement aidé, depuis son retour en Tunisie par le parti pirate français, notamment son (ex) président Paul Da Silva. Ce dernier était même intervenu auprès du bureau de Michèle Alliot-Marie pour libérer Ben Jemaa.
Il y a deux partis pirates distincts, formĂ©s par deux clans distincts. Kchouk, sa femme et ses collègues semblent avoir pris l’avantage en publiant leurs actions et bĂ©nĂ©ficient des attaques sur Amamou pour se faire connaĂ®tre. Les actions de Ben Jemaa et ses camarades, elles, sont restĂ©es secrètes.
Ben Jemaa tente de rĂ©cupĂ©rer le parti, il n’a pas d’autres moyens que l’utilisation de prĂŞte-noms dans un processus digne d’un coup d’Ă©tat, bien que “dĂ©mocratique”. Il explique, toujours sur Facebook, que « Le PP tn doit ĂŞtre gĂ©rĂ© dĂ©mocratiquement avec de la transparence, donc ils [ndlr : kchouk et collègues] doivent maintenant organiser au plus vite des Ă©lections du parti pour que les membres fondateurs passent le relais Ă des membres dirigeants qui seront nommĂ©s dĂ©mocratiquement. ».
Entre ces deux pĂ´les, il y a le groupe Takriz qui revendique que le Parti Pirate Tunisien est un de ses produits. Takriz est actuellement poursuivi par le juge d’instruction du tribunal militaire permanent de Tunis. Sa page facebook est censurĂ©e.
Bien que Kchouk ait confirmĂ© son indĂ©pendance par rapport Ă Takriz, il affiche l’adresse de leur site web sur son profil Twitter. Si une relation est Ă©tablie entre le parti et le groupe, la lĂ©galisation risquerait d’ĂŞtre difficile Ă obtenir.