La Tunisie fait actuellement face au pire scénario : Deux parties qui se disputent la légitimité ! En effet, si le dernier appel à tenir des plénières au parlement suspendu intervient pour approfondir davantage la crise, tous les regards se tournent vers le palais de Carthage, la réaction du président de la République se fait attendre.
Hier le chef de l’Etat a convoqué le conseil de sécurité nationale pour revenir sur ces derniers rebondissements, les qualifiant de putsch contre la Constitution. Mais pour certains, cette position ne peut pas empêcher Ennahdha et ses alliés d’aller jusqu’au bout de leur passage en force pour tenir ces plénières. Que va faire maintenant Kais Saied pour éviter un tel scénario qui risque réellement de diviser la Tunisie sur les plans politique et social ?
Autant dire que la situation est tellement compliquée, que plusieurs députés gelés ont boycotté ce coup de passage en force mettant en garde contre ce scénario. Hier, la présidente du Parti Destourien Libre Abir Moussi a appelé le président de la République à barrer la route à cette alternative en dissolvant définitivement le parlement.
Néanmoins, le président de la République semble entre le marteau et l’enclume. D’une part, il ne peut pas se hasarder de voir Ennahdha organiser une telle plénière et conduire la Tunisie vers le chaos, et d’autre part, il ne peut pas dissoudre le parlement ou arrêter les députés initiateurs de ce processus dont notamment Rached Gahnnouchi, par crainte des pressions étrangères.
En tout cas, évoquant l’organisation d’une plénière à l’Assemblée des représentants du peuple gelée, Saied a estimé qu’il s’agit d’un putsch contre la Constitution. Pour lui, ces députés n’ont aucune légitimité et ce passage en force constitue une menace contre la sécurité intérieure du pays.
A cette occasion, le chef de l’Etat a réaffirmé « l’unité de l’Etat », mettant en garde contre toute atteinte à sa sécurité et à la sûreté de son peuple. « Porter atteinte à l’unité de l’Etat signifie compromettre la sécurité de la Tunisie et la sûreté de son peuple » , a averti le président Kais Saied.