Pour la première fois, la Tunisie consacre une journée entière à la diplomatie de l’huile d’olive. À travers cet événement inédit, les autorités affichent une ambition claire : transformer ce produit phare en outil stratégique de rayonnement économique, culturel et diplomatique.
La Tunisie semble vouloir franchir un nouveau cap dans la valorisation de son produit agricole emblématique. Lundi 22 décembre 2025, l’Académie diplomatique internationale de Tunis a accueilli le tout premier « Jour de la diplomatie pour l’huile d’olive tunisienne », organisé conjointement par les ministères de l’Agriculture, des Affaires étrangères et du Commerce. Une initiative révélatrice d’une orientation assumée vers une diplomatie économique structurée autour de l’huile d’olive.
La forte mobilisation diplomatique, marquée par la présence de nombreux ambassadeurs, représentants d’organisations internationales et chefs de missions tunisiennes à l’étranger, traduit la volonté de faire de l’huile d’olive un vecteur d’influence et de positionnement international.
Dans son allocution d’ouverture, le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, a souligné que l’huile d’olive tunisienne constitue un symbole profondément ancré dans l’identité nationale et la civilisation méditerranéenne. Il a mis en avant le rôle central des représentations diplomatiques et consulaires dans la promotion de ce produit à l’étranger, non seulement comme marchandise, mais aussi comme marqueur de qualité, de durabilité et de savoir-faire tunisien. Le ministre a également insisté sur l’apport déterminant des femmes rurales dans la préservation de la qualité de l’huile, ainsi que sur le rôle de la diaspora tunisienne comme relais naturel de promotion sur les marchés étrangers.
L’huile d’olive comme un pilier de l’économie nationale
De son côté, le ministre de l’Agriculture, Ezzeddine Ben Cheikh, a présenté l’huile d’olive comme un pilier de l’économie nationale et un instrument à part entière de la diplomatie économique. Il a exposé la nouvelle vision tunisienne fondée sur la qualité mondiale, l’augmentation de la valeur ajoutée à travers l’exportation d’huile conditionnée et la conclusion de partenariats internationaux. Le ministre a également mis en avant la capacité du secteur oléicole à résister aux changements climatiques, tout en rappelant la position de leader de la Tunisie dans la production d’huile d’olive biologique et les nombreuses distinctions internationales obtenues.
Cette orientation est confortée par les données avancées par le ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Abid. La Tunisie figure parmi les principaux acteurs mondiaux du secteur, occupant le quatrième rang mondial en 2024 avec plus de 10 % de parts de marché. Les exportations tunisiennes d’huile d’olive atteignent aujourd’hui plus de 60 marchés internationaux, avec une progression avoisinant 16 % sur les cinq dernières années. Autant d’indicateurs qui renforcent l’idée d’une diplomatie économique et alimentaire assumée, ciblant notamment les marchés asiatiques, sud-américains et africains.
Au-delà des discours, le programme de cette journée a misé sur une approche concrète, mêlant interventions scientifiques, expositions culturelles, valorisation des produits des femmes rurales, présentation des entreprises exportatrices primées et séances de dégustation. Une manière de conjuguer savoir, image et expérience sensorielle pour renforcer l’attractivité du produit tunisien.
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