À partir de 2026, la Tunisie lancera la réalisation de son propre “Green Belt” — un cordon forestier de protection contre l’avancée du désert, annoncé ce dimanche 9 novembre par le ministre de l’Environnement, Habib Obeid, lors des célébrations de la Fête nationale de l’Arbre.
BaptisĂ© « الŘزام الأخضر », ce vaste projet s’étendra de Gabès jusqu’à Gafsa, en traversant Sfax, Kairouan et Sidi Bouzid. Il constituera un axe Ă©cologique et Ă©conomique traversant les zones les plus exposĂ©es Ă la dĂ©sertification, Ă la pollution industrielle et Ă la rarĂ©faction de l’eau.
Un projet inscrit dans le plan 2026-2030
Le “Green Belt” figure désormais parmi les grands chantiers du plan national de développement 2026-2030.
Son objectif : créer une barrière verte continue capable de freiner l’ensablement, stabiliser les sols et relancer le couvert végétal dans le centre du pays.
Le ministre a précisé que cette initiative vise aussi à valoriser le capital écologique tunisien, en intégrant les zones désertiques au cœur des politiques climatiques et agricoles.
« Le Green Belt sera un véritable poumon environnemental dont bénéficiera le citoyen tunisien à tous les niveaux », a-t-il déclaré, rappelant que les deux tiers du territoire national sont composés de forêts, pâturages et terres agricoles, tandis que le tiers désertique recèle lui aussi « un potentiel écologique remarquable ».
Une idée ancienne, un projet enfin national
Ce n’est pas la première fois que la Tunisie évoque l’idée d’une ceinture verte.
Dès les années 1980, des projets locaux de reboisement et de lutte contre l’ensablement avaient été menés dans les régions de Gafsa, Tozeur et Gabès, souvent avec l’appui de la FAO ou du PNUD.
Ces programmes visaient à protéger les oasis et les zones agricoles menacées par l’avancée du désert, mais restaient fragmentés et expérimentaux.
Le “Green Belt” 2026, lui, marque une rupture d’échelle.
Pour la première fois, la ceinture verte devient un projet d’État intégré, inscrit dans le plan 2026-2030, avec des financements structurés et une ambition territoriale claire : bâtir un bouclier écologique et économique reliant Gabès à Gafsa, cœur géographique du pays.
Un rempart contre la désertification
La Tunisie perd chaque année des milliers d’hectares de terres arables sous l’effet de la sécheresse, du surpâturage et de la déforestation.
Dans le Centre et le Sud, les vents de sable menacent directement les cultures, les routes et les infrastructures.
Le “Green Belt” ambitionne de stabiliser ces écosystèmes fragiles par un reboisement massif, la régénération des pâturages et la gestion durable de l’eau.
Son tracé, reliant les zones industrielles du littoral à un réseau d’oasis et de forêts, formera une coulée verte stratégique à l’échelle nationale.
Lire aussi:
Huit millions de nouveaux plants d’ici mars 2026 : la Tunisie replante son souffle vert