Le démantèlement récent d’un réseau international de trafic de drogue entre la Tunisie et l’Europe a mis en lumière une tendance préoccupante : la recrudescence du trafic de stupéfiants pendant le mois de Ramadan.
Cette période de spiritualité et de recueillement voit paradoxalement une intensification des activités illicites liées à la drogue, notamment en raison des besoins financiers accrus et des changements de mode de vie qu’elle induit.
Chaque année, les services de sécurité constatent une hausse du commerce illégal des substances stupéfiantes durant le mois sacré. Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation. D’abord, la consommation de certains types de drogues, notamment les psychotropes et le cannabis, tend à croître pendant cette période, souvent pour pallier la fatigue et les longues journées de jeûne. Ensuite, la nécessité de disposer de liquidités supplémentaires, notamment en vue des dépenses, pousse certains trafiquants à intensifier leurs activités.
Selon les services de lutte contre les stupéfiants, les trafiquants adaptent leurs stratégies pour contourner les contrôles renforcés. Les nouvelles méthodes de dissimulation et les circuits clandestins évoluent sans cesse, comme l’illustre la récente saisie de 1024 timbres de LSD dans la région du Lac à Tunis. Ce type de drogue synthétique, difficilement détectable et prisé par une clientèle jeune, semble gagner du terrain sur le marché noir.
L’interconnexion entre les réseaux tunisiens et européens complique davantage la lutte contre ce fléau. Les drogues dures comme la cocaïne ou les drogues de synthèse proviennent souvent de laboratoires étrangers et transitent par des canaux divers avant d’arriver en Tunisie. Le rôle du pays comme point de passage stratégique en Méditerranée favorise cette dynamique criminelle.
Le démantèlement des filières nécessite des efforts coordonnés entre les services de renseignement, la police des frontières et les unités spécialisées dans le crime organisé. L’arrestation récente de trois individus en flagrant délit ainsi que l’émission d’un mandat de recherche contre un quatrième suspect témoignent de l’intensification des opérations sécuritaires face à cette menace grandissante.