Sous le slogan provocateur « L’échec de l’État moderne et l’inévitabilité de l’État du califat », le parti religieux extrémiste Hizb ut-Tahrir a tenu, samedi 26 avril, son congrès annuel en Tunisie.
L’Observatoire National pour la Défense du Caractère Civil de l’État (ONDCCE) est revenu sur cette affaire rappellant son attachement indéfectible à la liberté de pensée, d’expression et d’organisation, il insiste sur un principe fondamental : la consolidation d’une véritable État civil fondé sur la modernité, la citoyenneté et le respect des institutions républicaines.
Or, comme le rappelle l’Observatoire, Hizb ut-Tahrir ne reconnaît ni la souveraineté de l’État tunisien, ni ses frontières, ni même son drapeau, symbole sacré pour lequel tant de martyrs ont donné leur vie. Ce parti radical, au contraire, ambitionne de remplacer l’emblème national par un étendard noir aux connotations idéologiques bien connues.
Lors de ce congrès, l’un de ses membres, Mohamed Bouaziz, a déclaré que les trois constitutions successives de la Tunisie – y compris celle de 2022 – ne seraient que des produits du « pensée coloniale », rejetant ainsi l’ensemble du cadre légal et républicain du pays.
Pour appuyer son discours, Bouaziz est allé jusqu’à citer la prétendue « hausse du taux de célibat » (qu’il chiffre à 65%) comme signe de « l’échec de l’État moderne ».
Une lecture pour le moins biaisée, car elle occulte le fait que la parité entre les sexes est aujourd’hui établie en Tunisie et que le recul de l’âge du mariage est surtout l’indicateur d’une société en mutation : les jeunes, hommes comme femmes, privilégient désormais les études, la stabilité professionnelle et la construction consciente de leur avenir, loin des mariages précoces autrefois imposés.