La polémique sur un présumé coup d’Etat conduit par le président de la République, Kais Saied contre le gouvernement de Hichem Mechichi afin d’instaurer une « dictature constitutionnelle », continue de faire réagir les politiques.
Invité à s’exprimer sur cette affaire, le député Tahya Tounes, Walid Jalled, a rappelé, ce mercredi 26 mai, sur les ondes de Shems fm, que cette affaire de « putsch » avait déjà été suggérée par l’ancien secrétaire général d’Attayar Mohamed Abbou.
Le 8 décembre 2020, Mohamed Abbou estimait que la situation s’est nettement dégradée en Tunisie, appelant ainsi le chef de l’Etat à mobiliser l’armée pour éviter le pire scénario.
Il avait, dans ce sens, appelé le président de la République à convoquer le ministre de l’Intérieur pour appliquer ces dispositions exceptionnelles. « Le président de la République peut mettre sous surveillance certaines personnes qui constituent une menace à la Tunisie », avait-t-il également dit.
Dans un post Facebook, Abbou a plaidé en faveur du déploiement de l’armée et de la dissolution du parlement pour mettre fin à ce qu’il appelle toute forme d’anarchie et d’effondrement de l’Etat.
Le tout, selon la théorie de Mohamed Abbou doit être supervisé par le chef de l’Etat Kais Saied qui doit faire usage d’instruments constitutionnels. Il appelait également le chef de l’Etat à déployer l’armée sur tout le territoire et notamment dans les sites de production, tout en activant un décret gouvernemental pour mettre certaines figures politiques corrompues sous surveillance.
Quelques jours après, soit le 23 décembre, Kais Saied s’était entretenu avec Mohamed Abbou lors d’une réunion qui portait, officiellement sur la situation du pays.
Il y a six mois, Mohamed Abbou, mentionnait déjà l’activation de l’article 80 de la Constitution, objet du document fuité par « Middle East Eye » et selon lequel un plan de coup d’État pour instaurer une « dictature constitutionnelle » aurait été mis en place.
Selon le document en question, le président Kais Saied serait amené à convoquer une réunion d’urgence du Conseil national de sécurité et déclarerait alors une « dictature constitutionnelle ».
« Middle East Eye » va plus loin en indiquant que le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi et le président du Parlement, Rached Ghannouchi, ne seraient pas autorisés à quitter le palais de Carthage.
« Middle East Eye » évoque également l’arrestation de hauts responsables politiques à l’instar de Noureddine Bhiri, Rafik Abdessalem, Abdelkrim Harouni, ou Sofiene Toubel ainsi que des hommes d’affaires.
La première réaction non-officielle de la présidence est venue de la part d’une source anonyme au palais de Carthage qui a catégoriquement démenti le document estimant qu’il s’agit d’une pièce de théâtre très mal réalisée. Et d’ajouter que « la présidence de la république n’est pas concernée par de telles allégations insignifiantes ».
Walid Hajjem, conseiller diplomatique à la présidence de la République, est intervenu hier pour commenter le document qui, selon lui, n’existe pas en premier lieu.