Suite à la fermeture, ce lundi 7 février, du siège du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) et à l’empêchement de ses employés d’y accéder, des membres dudit conseil se sont insurgés et prévoient un mouvement de protestation dans les heures à venir.
Ali Ben Mansour, membre du CSM, a annoncé que « les autres membres du conseil sont sur le point de rallier le siège du CSM », estimant que ce lundi 7 février 2022 restera une journée noire dans l’histoire de la Tunisie, rapporte Mosaique fm.
Il a dénoncé la fermeture du siège qui représente, selon lui, « une atteinte au pouvoir judiciaire et à plusieurs générations de militantisme ».
De son côté, Besma Sallami, également membre du CSM, a indiqué que les unités sécuritaires déployées autour du siège du CSM ont reçu des instructions interdisant à quiconque d’y accéder, confirmant que des fonctionnaires ont été empêchés d’accéder à leur lieu de travail par les forces de l’ordre.
Le président du CSM, Youssef Bouzakher, a estimé que cette fermeture constituait une nouvelle étape de ce qu’il considère comme un attaque contre le conseil « pour arracher les institutions de l’État et mettre la main sur le pouvoir judiciaire ».
En visite, samedi, au ministère de l’Intérieur, le chef de l’Etat Kais Saied a annoncé à demi-mot la dissolution du CSM. « Le Conseil supérieur de la magistrature appartient au passé à partir de ce moment », a-t-il déclaré en présence du ministre de l’Intérieur et de hauts responsable sécuritaire.
En réponse, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a rejeté la décision du président de la République, annonçant qu’il poursuivra normalement son mandat et ses missions mettant en garde contre la politisation des affaires de justice.
Le communiqué du CSM est clair à ce sujet, refusant catégoriquement la dissolution du Conseil par le Président de la République qui n’aurait aucun moyen constitutionnel de le faire. Le CSM considère cette mesure comme une atteinte au pouvoir judiciaire, une menace pour les juges.