Dans un message publié autour de minuit sur les réseaux sociaux, Me Dalila Ben Mbarek Msaddek, membre du comité de défense, a exprimé son indignation face aux lourdes condamnations prononcées le 18 avril 2025 dans l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État ».
40 personnes ont été condamnées par la chambre criminelle spécialisée à des peines allant de 13 à 66 ans de prison, à l’issue d’une audience qualifiée d’« expéditive » et « viciée ».
Le comité affirme que le tribunal s’est retiré pour délibérer à peine 30 secondes après avoir rejeté les demandes d’ajournement et de radiation, sans entendre ni les accusés présents ni les avocats.
Une telle procédure, selon les termes du communiqué, « constitue une négation totale du droit à un procès équitable » et révèle une volonté manifeste de « bâillonner la défense ».
Parmi les personnes condamnées figurent plusieurs figures politiques et publiques : Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi, Jawhar Ben Mbarek, Bochra Belhaj Hmida, Chaima Issa, Kamel Letaief, Abdelhamid Jelassi, ainsi que le philosophe français Bernard-Henri Lévy.
Toujours selon le communiqué, les charges – allant du complot contre la sécurité de l’État à l’appartenance à une organisation terroriste – reposeraient sur des « accusations fabriquées », des témoignages anonymes et des documents contestés.
Le comité critique également le recours à la visioconférence, imposée sous prétexte de sécurité, qui aurait empêché les accusés d’interroger les témoins ou de présenter leur défense de manière contradictoire.
Il dénonce par ailleurs l’exclusion du public, des familles et des médias de la salle d’audience, ainsi que les pressions exercées sur les avocats, y compris le bâtonnier de l’ordre.
Peut-on encore lire dans le communiqué, la chambre criminelle « n’a plus aucune légitimité à statuer », l’affaire ayant été portée devant la Cour de cassation.
Enfin, le comité de défense appelle les composantes de la société civile à rejeter cette « mascarade judiciaire » et à défendre les libertés fondamentales, les droits de la défense et l’image de la justice tunisienne.