Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a démenti, ce mercredi 11 avril 2018, la possibilité de céder ou vendre les entreprises publiques.
Lors de la conférence nationale des Grandes Reformes que le gouvernement, il a en effet précisé que le gouvernement n’a aucunement l’intention de vendre les institutions publiques dans la mesure où celles-ci constituent une certaine stabilité pour les fonctionnaires.
La STEG, la SONEDE, la SNCFT, la Poste Tunisienne ou les établissements scolaires, universitaires et les hôpitaux ne sont donc pas à vendre, selon Youssef Chahed.
Il s’agit là d’une réponse directe à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) qui s’insurge depuis des semaines contre la privatisation des entreprises publiques.
Chahed veut se « débarrasser » de quelques entreprises publiques
Il faut rappeler que le Chef du gouvernement Youssef Chahed s’est prononcé sur la cession de quelques entreprises publiques afin d’alimenter les caisses de l’Etat.
Des cessions qui permettraient de drainer des ressources favorisant la création de la richesse, le lancement de projets dans des secteurs promoteurs, la promotion des régions intérieures et l’impulsion des investissements au profit de l’éducation et de la santé.
Il a rappelé que pertes accumulées des institutions publiques ont avoisiné les 6,5 milliards de dinars (MD) en 2016.
Un plan stratégique pour sauver les entreprises publique ?
Les entreprises publiques sont, depuis des semaines, la préoccupation première de l’Union Tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) et de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT).
Le ministre de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises, Slim Feriani, avait récemment annoncé qu’un plan stratégique destiné à sauver les entreprises publiques, allait être mis en place.
Le cri d’alarme de l’UTICA et l’UGTT
Mais l’UTICA et l’UGTT n’ont pas l’intention de céder d’un iota dans ce dossier épineux !
Le 14 février 2018, l’UTICA a souligné la nécessité d’ouvrir le dossier des entreprises publiques dont les pertes enregistrées, annuellement, sont supportées par la communauté nationale (individus et entreprises), sous forme de nouveaux impôts.
L’organisation patronale a également appelé à instaurer le dialogue entre toutes les parties prenantes pour trouver les solutions adéquates à la crise de ces entreprises, censées servir de locomotive à l’économie nationale et d’exemples à suivre en matière de gestion, de bonne gouvernance et d’efficacité économique.
Une ligne rouge à ne pas franchir
La veille, c’est le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi qui lançait un nouvel avertissement pour rappeler que la cession du secteur public est une ligne rouge, soulignant que la centrale syndicale s’opposera à toutes les tentatives visant à céder les entreprises publiques au secteur privé.
En octobre dernier, Noureddine Taboubi Noureddine Taboubi avait également exprimé le refus de la cession des entreprises publiques. « La centrale syndicale trace cent mille lignes rouges devant ce choix économique« , avait-il alors lancé.
L’UGTT avait par ailleurs appelé le gouvernement d’entreprendre un traitement concerté de la situation des entreprises publiques et leur sauvetage.
L’UGTT rejette d’ailleurs radicalement la question de la privatisation de plusieurs entreprises et établissements publics, comme l’avait aussi signalé Noureddine Taboubi dès septembre.