Imed Daimi, dont la candidature à l’élection présidentielle a été refusée par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) malgré le jugement rendu en sa faveur par le Tribunal administratif après recours, a annoncé avoir saisi les Nations unies.
Exclu par l’ISIE de la course à l’élection présidentielle, Imed Daimi tente un autre recours, celui de se tourner vers les Nations unies. Dans un communiqué publié hier, Imed Daimi a annoncé avoir déposé, le 18 septembre 2024, une plainte auprès du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme.
Il dénonce des atteintes graves à ses droits dans le cadre du processus électoral en vue de la présidentielle du 6 octobre et estime que « l’ISIE subit l’influence directe du président et candidat à sa propre réélection, Kais Saied ». Il ajoute que « le rejet de son dossier compromet le bon déroulement démocratique de l’élection et met en cause sa légitimité ».
Imed Daimi va plus loin en affirmant que sa plainte inclut des preuves de violations de la Constitution, de la loi et des traités internationaux. Son dossier contient également la décision du Tribunal administratif qui avait réhabilité sa candidature, décision que l’ISIE aurait dû respecter.
Il considère que ce refus est une violation non seulement de ses droits nationaux garantis par la Constitution, mais aussi de droits protégés par des accords internationaux tels que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, et d’autres instruments juridiques.
La plainte a été adressée au Rapporteur spécial sur le droit de participer à la vie politique, au Rapporteur spécial sur la liberté d’opinion et d’expression, au Rapporteur spécial sur la liberté de réunion pacifique et d’association, au Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats, au Rapporteur spécial sur les défenseurs des droits de l’Homme et au Groupe de travail sur la détention arbitraire, souligne le communiqué.
Cette plainte n’est, selon Daimi, que le premier pas d’une série d’actions visant à rendre les membres de l’ISIE responsables de leurs actes. Il appelle les rapporteurs spéciaux à agir rapidement pour enquêter sur la situation et évaluer l’impact des actions de l’instance électorale sur le processus démocratique, la stabilité, le respect du droit et la légitimité de l’élection présidentielle.