Depuis l’instauration du cadre légal régissant les bureaux de recrutement à l’étranger, plus de 90 plaintes ont été déposées auprès de la justice contre des agences illégales ou frauduleuses, a indiqué ce lundi 6 octobre 2025 Ahmed Messaoudi, directeur général du recrutement à l’étranger et de la main-d’œuvre étrangère au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
Invité sur les ondes de la Radio nationale, Messaoudi a précisé que 33 plaintes avaient été enregistrées depuis le début de l’année 2025, mettant en garde les chercheurs d’emploi contre les agences non autorisées.
Selon lui, ces institutions pratiquent des activités illégales allant de l’escroquerie à l’extorsion, et dans certains cas, atteignent le seuil du trafic d’êtres humains, en particulier à l’égard des jeunes femmes. « 95 % des contrats fournis par ces agences sont fictifs », a-t-il souligné. Plusieurs candidats ont découvert à leur arrivée à l’aéroport que leurs visas et contrats étaient falsifiés, tandis que d’autres se sont retrouvés confrontés à une réalité très difficile en quittant le territoire national.
Le ministère, en coordination avec les autorités sécuritaires, procède à la fermeture des bureaux illégaux et à l’interdiction de leur activité. Les équipes suivent également les plaintes et les signalements publiés sur les réseaux sociaux pour identifier les pratiques frauduleuses.
Pour renforcer la lutte contre ces abus, un projet de loi est en cours de préparation. Il prévoit des sanctions sévères pour les agences illégales : jusqu’à cinq ans de prison et une amende de 20 000 dinars. Le texte introduit également l’obligation de signer un contrat de médiation précisant les obligations de chaque partie et autorisant la fermeture immédiate des agences non autorisées ainsi que le blocage de leurs sites et pages en ligne.
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