Le marché pharmaceutique tunisien connaît une pénurie de certains médicaments vitaux, touchant principalement les traitements pour la thyroïde, certains cancers et les troubles psychiques. Cette situation fragilise directement les malades, alors que les autorités sanitaires minimisent le risque de privation de soins.
Selon Thouraya Ennaifer, secrétaire générale du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens de Tunisie (CNOPT) :
« Le marché pharmaceutique tunisien enregistre une pénurie de certains médicaments, fortement constatée au cours de la semaine écoulée. »
Des patients privés de traitements essentiels
Parmi les produits concernés figurent des traitements pour la thyroïde, les maladies psychiques et certains cancers. Ces ruptures, qui touchent principalement des médicaments importés, exposent directement les malades à des interruptions de traitement, avec des conséquences lourdes sur leur état de santé.
Selon Ennaifer, la pénurie découle de « difficultés financières et logistiques au niveau de la Pharmacie centrale de Tunisie », qui n’a toujours pas perçu ses créances auprès de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). Cette impasse financière ralentit l’importation et bloque l’approvisionnement en médicaments stratégiques.
Pour de nombreux malades chroniques, chaque rupture devient un parcours du combattant, entre pharmacies à la recherche d’alternatives et risque de complications médicales.
Les pharmaciens appellent à une réaction rapide
Le CNOPT réclame des mesures concrètes pour endiguer la crise. Ennaifer plaide pour « la tenue régulière de la réunion du Comité de pharmacovigilance au sein de l’Agence nationale des médicaments et des produits de la santé (ANMPS) », prévue une fois par mois, afin d’élaborer des solutions durables.
Face à la multiplication des alertes, le ministère de la Santé avait tenu à rassurer. Dans un communiqué récent, il a nié toute privation de soins, assurant que la stratégie nationale du médicament vise au contraire à garantir la disponibilité des traitements, notamment grâce à la rationalisation des prescriptions et à l’encouragement des génériques.