Alors qu’un accord avait été trouvé entre le gouvernement et la coordination d’El Kamour suite aux négociations entamées le 6 octobre, un nouveau blocage est survenu.
Les négociations, engagées en présence de deux députés de la région, de représentants des organisations nationales et nombre d’experts et de hautes compétences originaires de Tataouine, ont essentiellement porté sur les questions de développement dans la région et tous les points de l’accord d’El Kamour signé par le gouvernement le 16 juin 2017.
Les négociations sont actuellement bloquées en raison d’une divergence de points de vues sur la manière d’allouer les 80 millions de dinars de crédits que le gouvernement s’est engagé à accorder chaque année à la région de Tataouine.
La coordination du sit-in d’El Kamour a refusé et insisté pour en disposer à sa guise comme c’est le cas pour ce type de programme flexible et ce, afin d’accélérer la réalisation des projets d’investissements. La délégation gouvernementale a refusé tout en proposant de décaisser cette allocation via les banques et d’adopter les procédures en vigueur.
Cela a conduit à la suspension des négociations en attendant l’étude de la question de la part du chef du gouvernement Hichem Mechichi, a fait savoir à l’agence TAP le porte-parole du sit-in d’El Kamour, Tarek Haddad.
Depuis le 25 février 2018, un sit-in est observé à El-Kamour où les protestataires ont lancé un ultimatum au gouvernement pour mettre en application les accords d’El-Kamour.
Les contestataires d’El Kamour reprochent principalement au gouvernement la non application d’une majeure partie de l’accord signé, le 16 juin 2017, entre le gouvernement et les jeunes de la région. Ils ont même adressé une lettre au président de la République revendiquant la mise en œuvre de toutes les clauses de l’accord d’El Kamour.
L’accord avait, à l’époque, réussi à rétablir l’ordre dans la région et permis un retour à la normale de l’activité pétrolière, après que le gouvernement avait promis la satisfaction des revendications brandies.
Cet accord prévoit en effet une allocation de 80 millions de dinars pour un fonds de développement et d’investissement dédié au gouvernorat de Tataouine, le recrutement de 1500 chômeurs au sein des sociétés pétrolières et 500 autres à la société de l’environnement, etc.
Détails de l’accord du 16 juin 2017
Recrutement d’un membre de la famille du martyr Anouer Sakrafi et une autre personne relevant de la famille du blessé Abdallah Aouari
Recrutement 1500 personnes au sein des sociétés pétrolières comme suit :
-100 en juillet
-150 en septembre
-200 en octobre
-400 en novembre
-150 en décembre
Une prime de recherche d’emploi de 500 dinars, versée aux personnes recrutés dans les sociétés pétrolières à partir de septembre, en attendant leur adhésion
Un budget de 80 millions de dinars alloués au fonds de développement
Intégration de 370 agents dans les sociétés pétrolières et de l’environnement à la fin de leur contrat CDD
Recrutement de 1500 agents dans la société de l’environnement en juin 2017
Recrutement de 1000 autres en janvier 2018
Recrutement de 500 personnes en 2019
Le gouvernement s’engage à ne pas intenter un procès contre les sit-inneurs