La Tunisie réaffirme sa fermeté face à l’installation illégale de migrants à Sfax. Les autorités sécuritaires assurent que la région d’El Amra est désormais sous contrôle, après le démantèlement progressif des campements qui abritaient plus de 7 000 personnes en situation irrégulière.
Cette déclaration intervient alors que la Commission européenne a récemment classé la Tunisie parmi les pays d’origine « sûrs », aux côtés du Maroc et de l’Égypte. Ce nouveau statut, lié au pacte sur la migration et l’asile adopté en mai 2024, implique un traitement accéléré des demandes d’asile pour les ressortissants de ces pays, dans un délai maximal de trois mois.
Lors d’un point de presse tenu samedi à Tunis, Houssem Eddine Jebabli, porte-parole de la Garde nationale, a souligné qu’il n’était « plus question de tolérer un retour à l’anarchie ou la reconstitution de camps sauvages ». Selon lui, plusieurs centaines de migrants ont été arrêtés pour possession d’armes blanches et d’objets susceptibles d’être utilisés contre les forces de l’ordre.
Depuis la vaste opération menée le 4 avril, de nombreux migrants ont sollicité les agences internationales présentes à Sfax, El Hachich et Tunis pour bénéficier d’un retour volontaire. À ce jour, plus de 160 personnes ont été rapatriées, un chiffre qui devrait augmenter à mesure que les départs continuent, selon les autorités locales.
Parallèlement, les forces de sécurité, en coordination avec les services de santé publique et le Croissant-Rouge tunisien, ont lancé une campagne de désinfection des sites évacués. L’objectif : prévenir tout risque sanitaire pour les riverains, alors que les conditions d’hygiène dans les anciens camps, caractérisées par un manque d’eau potable et des installations sanitaires défaillantes, étaient jugées critiques.
Une attention particulière a été accordée aux personnes vulnérables, notamment les femmes enceintes et les enfants, qui ont été pris en charge par les structures médicales locales.
Le ministère de l’Intérieur affirme que toutes ces opérations s’inscrivent dans un cadre légal et réaffirme sa volonté de gérer la question migratoire dans le respect des lois et des normes humanitaires.