La récente réforme de la loi sur les chèques en Tunisie suscite de vives inquiétudes parmi les professionnels du tourisme, en particulier les agences de voyage. Selon Ahmed Bettaieb, président de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages et de Tourisme (FTAV), l’activité du secteur s’est nettement ralentie, et aucune alternative viable ne semble être en place pour pallier les difficultés engendrées par ces nouvelles mesures.
Avec l’entrée en vigueur des restrictions liées aux paiements par chèque, de nombreuses agences de voyage se retrouvent dans une impasse. En effet, une grande partie de leurs transactions s’effectuait auparavant via ce moyen de paiement, particulièrement pour les réservations de billets d’avion et de séjours à l’étranger. Désormais, avec le renforcement des sanctions contre les chèques sans provision et l’obligation d’utiliser d’autres moyens de paiement plus sécurisés, les clients rencontrent des difficultés à honorer leurs engagements, ce qui freine considérablement l’activité des agences.
Si la transition vers des paiements électroniques ou par virement bancaire est envisagée, elle reste complexe à mettre en œuvre. Le président de la FTAV souligne que l’infrastructure numérique et la culture du paiement électronique ne sont pas encore suffisamment développées en Tunisie pour absorber ce changement brutal.
De plus, de nombreux clients restent réticents à utiliser les cartes bancaires pour des paiements de montants élevés, craignant les frais et les contraintes administratives associées.
Face à cette situation, Ahmed Bettaieb appelle les banques à jouer un rôle plus actif dans le soutien du secteur. Il plaide pour la mise en place de facilités de paiement et de financements adaptés aux besoins des agences de voyage et de leurs clients. L’instauration de solutions comme le paiement fractionné ou des garanties bancaires pourrait permettre aux agences de continuer à fonctionner sans pénaliser leur clientèle.