L’affaire fait actuellement polémique. Si pour les autorités, cette nouvelle mesure vise à protéger les enfants et éviter la création de centres anarchiques, pour les parties syndicales, la situation est beaucoup plus profonde que cela.
La présidente de la chambre syndicale nationale des crèches et des jardins d’enfants, Nabiha Kammoun Tlili a rejeté, ce vendredi 4 février 2022, le nouveau cahier des charges imposé aux jardins d’enfants.
Intervenant sur les ondes de Shems FM, elle affirme que tous les professionnels de ce secteur n’appliqueront pas ce nouveau cahier des charges, pointant du doigt de nombreux articles.
La responsable syndicale rejette surtout les articles relatifs à la distance territoriale entre les jardins d’enfants, ainsi qu’à la permission aux associations de créer des espaces de ce genre.
Un arrêté ratifiant le cahier des charges pour la création des jardins d’enfants a été publié, dans le Journal Officiel de la République Tunisienne en date du 24 janvier 2022.
Cet arrêté annule et remplace celui du 28 mars 2003 et conformément à cette décision, tous les jardins d’enfants et crèches exerçant doivent se soumettre aux nouvelles dispositions dans un délai n’excédant pas un an à compter de son entrée en vigueur.
Le nouveau cahier des charges contient une cinquantaine d’articles en rapport avec les dispositions générales, les conditions d’ouverture et d’organisation des jardins d’enfants, l’inscription et le suivi des enfants, les processus de contrôle, etc…
Les nouvelles procédures les plus importantes stipulées sont les suivantes :
* La possibilité de regrouper une école maternelle et un jardin d’enfants en un même lieu lorsque les conditions propres à chaque établissement sont réunies.
* Toutes les activités de la maternelle sont mises en œuvre dans le cadre du cursus scolaire officiel du ministère en charge de l’enfance et conformément aux normes des établissements d’enseignement préscolaire.
* Les activités et programmes d’été sont soumis à l’approbation préalable des directions régionales du ministère chargé de l’enfance.
* Une personne physique qui souhaite ouvrir un jardin d’enfants doit jouir de ses droits civiques et ne pas avoir été poursuivie pour un crime ou un délit immoral ou un crime de violence à l’égard des femmes et des enfants, quelle qu’en soit la forme.
* L’obligation d’installer un équipement de surveillance à l’entrée principale, dans les espaces d’accueil et les couloirs.
* Admission obligatoire des enfants handicapés ou présentant des troubles du comportement après présentation d’un rapport médical attestant que l’enfant est prêt à intégrer l’école maternelle.
* L’exigence de spécialisation dans le domaine de l’enfance pour le directeur / ou la directrice et les cadres éducatifs.