À partir du 12 juin 2025, les jeunes médecins tunisiens entameront une grève nationale de cinq jours et boycotteront les centres de stage. Soutenus par leurs aînés hospitaliers et l’Ordre des médecins, ils dénoncent la précarité de leurs conditions de travail et réclament des réformes concrètes.
Le secteur de la santé se prépare à une nouvelle secousse. L’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) a annoncé une grève générale de cinq jours dans tous les établissements hospitaliers publics, accompagnée d’un boycott des centres de stage, à compter du jeudi 12 juin 2025.
Dans une déclaration accordée aujourd’hui à Mosaïque FM, Wajih Dhakar, président de l’OTJM, a indiqué que ce mouvement s’inscrit dans le cadre d’une série de revendications longtemps ignorées par les autorités. Il a précisé que la grève bénéficie du soutien des médecins hospitaliers ainsi que du Conseil national de l’Ordre des médecins, signe d’un front médical uni face au mutisme du gouvernement.
Revendications : conditions de travail, primes, service national
Les jeunes médecins dénoncent une dégradation continue de leurs conditions de travail, jugées indignes et épuisantes, tant sur le plan matériel que moral. Ils réclament également une revalorisation des primes, souvent jugées insuffisantes par rapport à la charge de travail assumée, notamment dans les hôpitaux régionaux et les services d’urgences.
Autre point de crispation majeur : l’application effective de l’exemption du service national pour les médecins, une promesse de longue date restée lettre morte selon l’OTJM. Pour nombre de praticiens en formation, cette obligation est perçue comme une double peine qui entrave leur carrière et leur stabilité personnelle.
Une crise structurelle plus large
Ce nouveau bras de fer intervient dans un contexte de crise chronique du système de santé public, marqué par la fuite des compétences, le manque d’équipements, et des réformes structurelles à l’arrêt. En 2024, plusieurs mouvements similaires avaient déjà secoué le secteur, sans aboutir à des avancées concrètes selon les syndicats.
Face à cette mobilisation qui risque de perturber fortement les services hospitaliers à la mi-juin, l’OTJM appelle les autorités à ouvrir un dialogue sérieux et à cesser de « traiter les jeunes médecins comme une variable d’ajustement ». Si aucun accord n’est trouvé d’ici là, le syndicat n’exclut pas d’intensifier le mouvement au-delà du 17 juin.
Les regards sont désormais tournés vers le ministère de la Santé, qui devra répondre à ces revendications sous peine d’aggraver une tension sociale déjà palpable dans les hôpitaux tunisiens.